Je suis snob, blogue bouffe de Québec
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Chef : un food good movie

15/6/2014

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Pour parler comme les Français.

L'idée vient de mon chum. Vous connaissez les feel good movies, ces films qui vous étampent un sourire niais dans le visage même si, plus souvent qu'autrement, le scénario fait plutôt film de cégépienne en littérature (aucun jugement là, j'en ai été une et j'en ai commis un, assez mauvais merci)? Le film Chef, écrit et réalisé par Jon Favreau, est de ceux-là, version ultra porno culinaire.
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L'idée de base a de quoi amuser la blogueuse bouffe : un chef (daaaaaah, Jon Favreau lui-même) se fait ramasser solide par un méchant blogueur. Le chef, après avoir pété une monumentale coche digne de TMZ au méchant blogueur, doit repenser sa vie, sa cuisine et sa relation avec son fils qu'il néglige (joué par Emjay Anthony, aka le flo que je voudrais adopter). Faque il se part un food truck. Voilà.

Le scénario, mignon, est assez prévisible. Une fois sur deux, la scène est prétexte à des gros plans sur du bacon qui grésille, du fromage qui fond et de la viande qui jute. On aura déjà vu plus subtil. Ouin, pis? Ça fait vraiment du bien. J'avais besoin de me faire redire, entre un plan de Scarlett Johansson qui s'peut pu devant un plat de spagat' (je suis sûre qu'yé ben bon, ton spag, Jon) pis une joke de risotto au homard (telllllllllllllllllllllllement cliché, tsé), que dans le fond, la bouffe, ça sert juste à rapprocher les gens.

Avec Chef, j'ai passé 114 minutes à me faire raconter pourquoi manger, c'est tellement bon quand ça vient du coeur et que quelque chose d'aussi simple qu'une sénnouiche, mangée avec ta famille, devient du Michelin. La grande évidence. Qui se prend bien avec un gros popcorn au vrai beurre.
Bonne nouvelle pour les anglophiles de Québec : le film est à l'affiche en version originale sans sous-titres au Clap (yé!). À une heure poche, je sais, mais c'est mieux que d'entendre Bernard Fortin mur à mur.
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La vie glamour de blogueuse bouffe

14/5/2014

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La question que l'on me pose le plus souvent, juste après «mais oussé que t'as pris ta belle tite robe?» et «tu es tellement merveilleuse, voudrais-tu m'épouser?»*, c'est «ah, t'es blogueuse bouffe, manges-tu tout le temps gratos partout?». Et la réponse, invariablement, est «non, rarement en fait; veux-tu voir mon bill de poulet?».

Puis, arrivent ces rares moments de grâce où, pour un soir, ton p'tit poula se métamorphose en foie gras et où tu es reçue en duchesse dans l'un des meilleurs restos de la ville. «Le Toast fête ses dix ans, viendrais-tu fêter avec nous?» Je me suis carrément téléportée tellement j'avais hâte d'y être.
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Légendaire, la terrasse du Toast? Difficile de le dire autrement. Et pour cause: même si le mois de mai est jeune et que la température rend dépressifs les jovialistes, on se croirait en Provence ou sur un patio de Barcelone. Un verre de L'Orpailleur brut en main (et la tête pleine de souvenirs, car c'est la première bouteille que j'ai sabrée de ma vie), je me gave de cornets de tartare de cerf avec foie gras fouetté. Il est 18h15 et déjà je me délecte.

Le salon privé a été réservé pour nous et chaque blogueur a une enveloppe à son nom, scellée, qui contient le menu. Une délicate attention, quand on sait à quel point on aime raconter ce qu'on a mangé, si possible sans trop se tromper (c'est que la mémoire est une faculté qui commence à se fourvoyer après 3 verres de vin). Mais le comble du service attentionné, c'est Stéphane D'Anjou qui l'offre: le maître d'hôtel (aussi sommelier et associé) nous appelle chacun par notre prénom. Même ceux qu'il n'a jamais vus. De toute ma jeune vie de fille qui fréquente autre chose qu'un Saint-Hubert, je n'ai jamais eu un tel accueil, sauf à un endroit: au Eleven Madison Park à New York, triple étoilé Michelin et nommé 4e meilleur restaurant au monde. C'est dire à quel point Stéphane émule les grands.

À table, les dix services se succèdent en une ligne du temps des moments forts du restaurant, de sa création à aujourd'hui. Le chef, Christian Lemelin, a mis au menu des plats devenus emblématiques du Toast, d'autres qui ont marqué les clients fidèles, d'autres encore qui montrent son évolution en tant que chef. Chaque fois, l'accord mets-vin est impeccable. Je salive à l'idée de replonger une fourchette dans le duo ris de veau et foie gras poêlé, l'idée du siècle pour carnivores.

Et maintenant, j'ai une petite pensée pour le serveur qui a dû se transformer en présentateur et mannequin d'assiette, façon Beauté du Banquier. Vous vous en doutez bien, pas un service ne passe sans que le plat ne soit immortalisé sur tous les réseaux sociaux. Il s'en est instagrammé, des verres de vin pis des soufflés.

Finalement, autre petit privilège de blogueur (qu'il faut demander, par contre): la visite des cuisines. Une fois le soufflé dessoufflé et toute la glace au cèdre avalée, j'ai poliment demandé à Stéphane si je pouvais aller en cuisine. J'en fais rarement le souhait, car je sais pertinemment que la dernière chose dont un chef et sa brigade ont besoin, c'est d'une blogueuse bouffe sur un high de sucre qui vient admirer leur travail et leur poser plein de questions. Surtout que la cuisine du Toast est plus petite que mon walk-in (sauf qu'y'a pas de foie gras dans mon walk-in). J'aime voir les cuisiniers à l'oeuvre, observer le ballet qui fait naître les assiettes et constater la camaraderie qui règne au sein de la brigade, loin des hurlements disgracieux de Gordon Ramsay.
Ce n'est pas parce que vous n'êtes pas blogueur que vous ne pouvez pas profiter d'une telle soirée. Bien sûr, il y a l'addition à la fin (et croyez-moi, une telle soirée vaut bien du poula le reste du mois), mais pour le reste, pas besoin de faire de vous une Marilou façon Trois fois rien pour vivre un petit moment de grâce gastronomique. Suffit d'aller faire un détour sur Sault-au-Matelot.

Envie de fêter?

Restaurant Toast!
17, rue Sault-au-Matelot

Un merci tout spécial à Sylvie de Tac Tic Marketing et à toute l'équipe du Toast, en particulier à Christian et Stéphane. Des années comme ça, je vous en souhaite encore 10 de plus.

Pour en savoir plus sur cet anniversaire, lisez l'excellente entrevue de Stéphanie Bois-Houde du Soleil.
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Les photos de ce billet ont été prises à l'aide d'un téléphone Nokia 1020 qui m'a été prêté. Les photos carrées ont été légèrement retouchées dans Instagram. Merci à l'équipe de Microsoft Devices!

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Guide à l'intention du mangeux de homard

11/5/2014

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Depuis vendredi, Instagram est envahi de photos de gens s'apprêtant à sacrifier des crustacés sur l'autel de la gourmandise saisonnière. Sur Facebook, même combat: pullulent les images de gens au sourire embarrassé, gênés de plonger une bête dans l'eau bouillante. On aurait même vu deux-trois Vine de berceuses pour homard.
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Pour vous déniaiser en cette saison bénie où l'apparition du soleil se conjugue à celle de grosses bêtes délicieuses (mais vaguement dangereuses une fois l'élastique enlevé), voici un petit guide de dégustation pour l'amateur du cousin de la fesse gauche de la langoustine (pis oui, je sais que les langoustines n'ont pas de fesses).
  1. Mets du vieux linge. Ou mieux: n'en mets pas du tout. C'est plus facile à laver après.
  2. Assure-toi que les vidanges passent le lendemain. Sinon, congèle ta carcasse. Mieux encore: utilise ta carcasse pour faire un bouillon odorant et savoureux. Une fois ton bouillon fait, assure-toi que les vidanges passent le lendemain.
  3. Aie un Swiffer à portée de main. Sinon, un chien fait tout aussi bien l'affaire.
  4. Sois conscient que l'acte de défaire un homard est passablement barbare. À éviter si t'as le coeur sensible ou si tu viens de te taper The Notebook. Sinon, tu vas brailler dans ton beurre à l'ail sur la cruauté de la vie pis sur le fait que tes deux homards s'aimaient depuis le début mais n'avaient jamais pu se le dire.
  5. Si ton homard est vivant à l'achat, tu peux le garder au frigo pendant 36h en suivant ces indications. Attention: si ton homard est slow, fais-le cuire immédiatement, comme le préconise le Conseil canadien du homard. Anyway, y'a pas grand' chance qu'il se sauve.
  6. Jazze ton beurre à l'ail avec de la fleur d'ail Le Petit Mas. Tes collègues qui te parleront proche de la face le lendemain matin te remercieront.
  7. Change de la guédille (même si c'est bon) et inspire-toi des recettes de Ricardo, y'en a tout plein juste ici. Une autre idée originale: le servir assorti de beurre aux canneberges, comme le propose Héloïse de 180 degrés F, vu que «la canneberge est le citron du Québec». Tu peux aussi le manger nature, froid, avec les doigts. C'est tellement bon de toute façon.
  8. Je t'en prie, au nom de tous les homards qui meurent pour nous, écoute ce bon conseil de Yanick Villedieu (même s'il est contre le beurre à l'ail):
Et nous mangeons la bête, toute la bête, méticuleusement, gourmandement, y compris le corps, le vert, les petites pattes qu’on écrase entre les dents pour en sucer la substantifique saveur, les coffres auxquels elles sont attachées et qui contiennent une chair d’une grande délicatesse.

Quant à ceux qui ne mangent que les pinces et la queue, nous les plaignons : ils ne savent pas ce qu’ils manquent. Et nous les honnissons : comme il leur faut deux, trois ou même quatre bêtes par repas, ils exercent une pression indue sur la ressource homard. Et cette ressource-là, nous aimerions qu’elle soit durable.
Vivant ou mort, ton homard peut être bien de chez nous. Dès le 1er mai, le homard de la Gaspésie est arrivé ici, et y'a de quoi se réjouir. Tu vois sur la photo le médaillon? C'est une garantie de traçabilité. Sur le site monhomard.ca, tu peux même savoir qui l'a pêché (le homard, pas le médaillon). Quand on aime les produits d'ici et qu'on cherche à encourager ceux qui travaillent fort pour nous les fournir, on apprécie ce genre d'initiative. Même Louis-Jean Cormier est touché:
Sans blague, j'adore LJ et cette chanson me touche beaucoup. Il l'a écrite à la suite d'une rencontre avec des pêcheurs gaspésiens, dans le cadre de l'émission Les voix humaines à ARTV. C'est beau beau beau. À écouter pendant que tu dépèces ton homard (mais tu vas p'tête encore brailler dans ton beurre à l'ail).

Merci à Marie Morneau pour la livraison, gracieuseté du Regroupement des pêcheurs professionnels de homard du sud de la Gaspésie. J'ai profité du fait que mon chum n'aime pas ça pour me bourrer la face pour deux.
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Le blogueur, ce con qu'on invite à dîner

18/4/2014

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PIERRE
Justement, change-toi les idées, viens avec moi, tu vas voir, c'est irrésistible, ces dîners!

CHRISTINE
C'est irrésistible d'inviter un malheureux pour se moquer de lui toute la soirée?

PIERRE
C'est pas un malheureux, c'est un blogueur bouffe, il n'y a pas de mal à se moquer d'un blogueur bouffe, ils sont là pour ça, non?
Les théâtreux d'entre vous auront compris la référence au Dîner de cons de Francis Veber. Les foodies, eux, se seront reconnus dans une énième tentative de les faire passer pour des participants de haut calibre au festival du tarlais.

Marre de la moronnerie

Je le dis d'emblée: j'en ai ras-le-goulot qu'on nous fasse un procès constant pour gniochonnerie. Nous, ce sont les blogueurs bouffe, ceux qui se disent foodies (appellation aussi fourre-tout que vin nature, avec ce que ça comporte de bijoux funky et d'échecs au rance goût de nouvelle fermentation malolactique). On se retrouve soudainement la cible de journalistes, de chroniqueurs, parfois de restaurateurs aussi, qui ont trouvé tout un chapelet d'épithètes plus ou moins sympa à nous accoler, en public ou en privé. Cochez celles qui s'appliquent à vous (plusieurs réponses sont possibles):
  • Faux journaliste
  • Ignare
  • Inculte
  • Incompétent
  • Illettré
  • Profiteur
  • Vendu
  • Amateur
  • Superficiel
  • Prétentieux
  • Béotien
  • Une coche en-dessous de la matante qui commente tous les statuts de Ricardo
Parmi celles ci-dessus, je dirais qu'ignare, inculte, incompétent, amateur, superficiel et prétentieux sont venus à l'esprit de bon nombre de lecteurs de la chronique de Philippe Mollé de samedi dernier dans Le Devoir. Et pour cause: il a invité à un véritable dîner de cons des foodies (lesquels, on l'ignore), certains s'affichant «comme critiques gastronomiques sur leur blogue». Six jeunes dans la trentaine ont ainsi partagé la table de M. Mollé, qui a noté puis diffusé leurs remarques peu glorieuses sur le repas. Le but de l'opération? Je me pose encore la question. Si c'était une étude sociologique, pas de chance qu'elle paraisse dans Nature, quand l'échantillon a exactement six sujets. Pour la qualité de la méthodologie, on repassera. Le résultat? Tous ont passé pour de fieffés nonos: aucun n'a posé de question sur le menu qui, selon le chroniqueur, méritait éclaircissement; aucun n'a parlé du poivre japonais; ils ont tous confondu les endives avec les poireaux; finalement, personne n'a parlé de la fraîcheur de la pâte à choux. Vocabulaire limité («paradis», «pas dégueu», «bouffe pour chats»), remarques insipides, aucune curiosité: voilà la conversation de ces foodies, «dont certains influencent les choix de sortie ou de restaurant». Pauvre monsieur Mollé!
Loin de moi l'idée 1) de prendre la défense de tous ceux qui décrivent le futur contenu de leur estomac sur le web, et 2) de critiquer la personne de M. Mollé. Mais réfléchissons un gros 30 secondes (bon, mettons 5 minutes) à la notion de savoir, de critique et de problème.

Ti-Jos pas connaissant

Ces foodies qui ne posent pas de questions, je ne les connais pas. Ceux que je fréquente sont plutôt du type à bombarder le serveur de questions, non pas comme un quiz ou un étalage de culture gastronomique, mais par curiosité maladive. C'est cette curiosité qui amène bon nombre d'entre nous à lancer un blogue. Le crime dont on nous accuse collectivement, soit d'être des incultes enclins à baigner dans la saumure de leur ignorance, est à la fois vrai et faux: on devient blogueur parce qu'on est curieux (on ne s'assoie pas sur nos feuilles de laurier) et on est curieux parce qu'on ne connaît pas tout (on n'étale pas sa confiture). C'est en restant humble que l'on continue d'apprendre et de se cultiver, au lieu de stagner.

Être critique et être un critique

Une fois, j'ai ri au visage d'une relationniste qui me présentait comme une blogueuse professionnelle. Ce n'est ni mon métier, ni ma spécialisation, ni mon gagne-pain. J'aurais l'ego de Gordon Ramsay si je prétendais le contraire. Normal, donc, que je sois en furie quand on dévalue mon ouvrage de passion en disant que je n'ai pas droit à mon opinion sous prétexte que je suis soit inculte, soit prétentieuse.

Le syndrome du même panier, c'est quand on prend six personnes sans visage, sans nom, qu'on note leurs inepties et qu'on annonce que c'est le lot des foodies et blogueurs bouffe. Ça adonne que dans ce sac réutilisable en jute tressée pris à l'expo végé dans lequel on vient de tous nous placer pêle-même, il y a de tout: des ignares qui bloguent, des cuisiniers qui bloguent, des journalistes qui bloguent, des passionnés qui bloguent, et surtout, pas mal de gens qui refusent spontanément l'étiquette de critique.

Si quelques individus aiment dire qu'ils font de la critique gastronomique, est-ce à dire que tous ceux qui écrivent sur les restos sur leur blogue se prennent pour un inspecteur Michelin? J'vous laisse deviner la réponse (on appelle ça une question rhétorique). Perso, j'ai toujours refusé de dire que je faisais des critiques culinaires. J'appelle ça des comptes rendus, soit le résumé d'une expérience, afin de mettre en lumière le fait que toi, moi, le voisin pis la matante qui commente toujours les statuts de Ricardo pouvons aller au même restaurant, le même soir, à la même table, et vivre une expérience différente. On appelle ça la subjectivité (eille, t'es à veille de refaire ton cours de philo de cégep, toé!). 

Cependant, le fait de refuser l'étiquette de critique culinaire ne signifie pas pour autant que l'on s'empêche d'être critique. Les fées du sens critique se sont tout autant penchées sur mon berceau que sur celui de Marie-Claude Lortie, Lesley Chesterman ou Stéphanie Bois-Houde. La différence, c'est que je ne prétends pas être ce qu'elles sont. Je me permets d'émettre des réserves, des commentaires constructifs et des déceptions, mais je ne pose aucun jugement. Être blogueuse ne signifie pas se délester de toute opinion négative et n'encenser que ce qui est fabuleux. Là, on tomberait dans l'opération pub. À l'inverse, personne n'a le monopole de l'appréciation sous prétexte que c'est son boulot et qu'il en sait plus que nous. Ce savoir gastronomique, et la façon de l'exprimer, place le critique comme référence, non comme président à vie et membre exclusif du club des gens qui ont des opinions.

Quand l'existence même est un problème

Plus je relis l'article, plus je nous assimile à ces trolls qui sévissent sur 4chan ou à ces moisissures de salle de bain qui se multiplient le long du joint. Tous ont autant de vocabulaire et de connaissances, tous sont profondément dérangeants au point où on les qualifient de «problème». À preuve:
Autre problème rencontré par les restaurateurs: les foodies qui s’improvisent critiques gastronomiques et publient sur un blogue leurs expériences et découvertes. Ce ne sont pas nécessairement des experts et leurs commentaires se révèlent parfois sans fondement.
— Philippe Mollé, «Les nouveaux foodies»*, Le Devoir, 12 avril 2014
Avouez qu'on se sent apprécié.

Encore là, c'est la question de notre relative ignorance qui fait dire que notre opinion, que nous professons allègrement sur les réseaux sociaux, n'est aucunement désirée ni respectée. Seuls les experts ont droit de cité (ou de citer, c'est selon). Malheureusement pour eux, Internet et les réseaux sociaux n'ont pas grand-chose à faire avec la notion d'expert. C'est le royaume de l'opinion personnelle, avec ce que cela comporte tout à la fois de pertinence et d'inutilité. C'est la beauté de la chose: tout le monde a droit à son opinion, même si les opinions ne se valent pas.

Et puisque les opinions ne se valent pas toutes, il y a naturellement un système d'écrémage qui se met en place chez le lecteur. Cher critique qui s'offusque de notre présence et de notre discours, êtes-vous si convaincu que le lecteur doit être guidé, éduqué et dirigé que celui-ci est incapable de se rendre compte que certaines opinions sont de piètre qualité? Le lecteur qui tombe sur «se steak étai pas pire jai quasiment toute mangée, y'étai bien cuit mais pas trop non plus pis la sauce étai super bonne, jen ai commander deux fois telement quelle etai bon, genre une sauce comme de la St Huber en boite mais en plus meilleur» a, à mon avis, assez de jugeotte pour se dire que le top de la gastronomie de ce blogueur fictif serait probablement le Toujours 2 Pizzas. Si ledit lecteur aime le Toujours 2 Pizzas, il sera heureux de se fier à l'avis du blogueur; dans le cas contraire, il ne reviendra sur le site. Case closed.

Cela ne signifie pas que les blogueurs les plus connus sont forcément et automatiquement les plus savants. Par contre, cela signifie que le lecteur a le choix de ses lectures et que la tâche du blogueur n'est pas d'éduquer, mais bien de partager. De partager ce qu'il aime, ses goûts, ses passions: un blogue est par définition un espace personnel, rempli de «je» (et un brin égocentrique, avouons-le). Ce n'est pas le Larousse gastronomique, ni l'école Le Cordon Bleu. Comme chez les critiques, il existe des blogueurs plus savants que d'autres, plus érudits que d'autres, plus talentueux aussi. Il existe aussi des mauvais blogueurs, de ceux qui devraient cocher toutes les malheureuses épithètes ci-dessus, de ceux avec qui il est toujours douloureux d'être associé, de ceux dont on se défend bien de partager une même passion dans le cyberespace. Heureusement, ceux-là, un peu comme un hoquet, bien qu'irritants au possible, finissent par s'éliminer d'eux-mêmes.

Et soyons honnêtes quant à la puissance de notre influence: personne au Québec n'a le pouvoir, d'un seul tweet ou d'un seul billet, de ternir la réputation d'un chef ou d'un restaurant. Nous ne sommes pas si dangereux, si ce n'est pour votre tour de taille.
* L'article n'est pas disponible aux non-abonnés. On m'a fait suivre le texte, que je ne peux reproduire intégralement ici pour d'évidentes raisons de droit d'auteur. Il faudra donc vous fier à mon compte rendu et à ma bonne foi.

Comme il faut rendre à un certain gars ce qui appartient à un certain gars, je tiens à dire que l'idée du Dîner de cons est tirée d'une discussion avec Le sommelier fou. Vous devriez lire son blogue le 26 avril, paraît que ça sera juteux, epic et plein d'autres adjectifs.
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À la table exquise (oh-oh) du Louis-Hébert

17/4/2014

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Rien n'est à mon épreuve quand il est question de manger. À preuve: j'ai bravé hier les bourrasques de vent menaçant de me transformer en Soeur Volante (incluant le brushing relevé des deux côtés comme un ti-casse de nonne), la neige favorisant les crises nerveuses et les moins mille degrés pour découvrir le menu midi du Louis-Hébert dans le cadre du festival Québec Exquis.

Pour partager ma table et les soupirs météorologiques, j'ai enrôlé Camille Brunelle, qui fera ici un caméo en tant que poussin blogueur (vous aurez ainsi une version Frontback de notre dîner, avec mises en abyme de la blogueuse bloguée et de la photographe photographiée).

Le Louis-Hébert s'inscrit dans la grande tradition française de la gastronomie de Québec. Le chef, Hervé Toussaint, est d'origine lorraine. Partout, de la salle à l'assiette, on sent l'influence des vieux pays: nappe blanche, service poli au possible, corbeille de pain avant même d'avoir posé son fessier sur la chaise, «eau plate ou pétillante?». Pas de doute (au cas où vous n'auriez pas compris): on est ici dans le traditionnel pur. Ne cherchez pas la cuisine ouverte, le dernier opus d'Arcade Fire, les manches tatouées ou le bacon dans tout; on n'est pas au Bistro Chez Hipster ici.

Dans l'assiette, donc, pas de kale ni d'huile d'argan ni de splouch de sauce peint dans le fond d'un 2 pieds par 2 pieds de céramique de salle de bain. En entrée, Camille et moi avons choisi en coeur le pressé de foie de lapin avec oignons confits, ronchonné que c'était pas super photogénique et vidé la corbeille de pain à force d'y étaler du petit lapin.

Le plat principal, lui, s'est davantage laissé immortalisé, faisant l'amour à la caméra de ses yeux doux de salade au canard confit avec sauce de bleuets séchés et lançant un Cheese! de son Gaulois de Portneuf frit, fruit de l'association du chef avec la Fromagerie de la Ferme Ducrêt pour la durée du festival. D'ailleurs, j'aurais bien éliminé toute la salade pour n'avoir qu'un immense bol de fromage frit et de canard. Mais ça, c'est juste moi.
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Si l'envie vous prend de profiter de cette quatrième édition de Québec Exquis au dit resto susmentionné, ne faites pas la même gaffe que moi et commandez la panna cotta en dessert. Pas que je regrette ma tarte à l'ananas et à la noix de coco, comme un p'tit piña colada à la fourchette, mais c'était vraiment mieux dans l'assiette de la voisine. Camille, avec sa luck de la débutante, est tombée sur le dessert magique. Sur la délicate panna cotta trônaient de beaux quartiers d'orange sanguine, surmontés de zestes d'orange confite. Clairement, mon invitée a délicieusement consommé sa portion journalière de vitamine C.
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Pas cher, pas cher, comme dirait un vendeux de cossins cheap dans l'Sud: avec Québec Exquis, qui se déroule jusqu'au 27 avril dans 20 restaurants participants, on peut dîner (20$) ou souper (40$ ou 50$) dans de très bonnes tables de la ville et découvrir des artisans agroalimentaires de partout dans la région. C'est l'excuse rêvée pour dépenser un p'tit brin avant de recevoir son avis de cotisation de Revenu Québec.
Comme d'hab, merci à Sylvie Beaulieu de Tac Tic Marketing pour l'organisation et à Québec Exquis pour l'invitation.
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Les stats du FoodCamp Québec 2014

13/4/2014

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Chus pas ben ben bonne en mathématiques, comme en témoigne mon bac en lettres. Mais juste pour vous, j'ai compilé tous les faits saillants du troisième FoodCamp Québec sous formes de chiffres simples et agréables à consulter qui vous donneront l'impression d'avoir raté le truc du siècle (ou d'avoir vécu le truc du siècle, selon où vous étiez le 12 avril 2014).
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En chiffres...

1 612... and counting
Nombre de tweets envoyés pendant le FoodCamp #foodcampqc

546... and counting
Nombre de photos de bouffe et de #selfiedefoodie sur Instagram

3, 4 et 2
Mes pole positions sur Twitter pour la journée d'hier: 3e plus active, 4e avec le plus d'impact et 2e fournisseuse de tweets «originaux»

12
Nombre de fleurs que je viens de me lancer avec la statistique ci-dessus

10
Nombre de chefs sur scène

4/10
Nombre de chefs qui ont parlé d'agar-agar (Baptiste Peupion, Stéphane Roth, Patrice Demers et Anne Desjardins)

4
Nombre de fois où il aurait fallu prendre une shot pour le jeu à boire de l'agar-agar (chaque mention exige un shooter)

3
Nombre de crognets que j'ai mangés en profitant des restants au salon média

0
Nombre de crognets qu'il est resté après le passage du troupeau de blogueurs au salon média

2
Nombre de selfies faits avec les chefs et les blogueurs au salon média (sans compter les 12 prises rejetées prouvant que je suis néophyte en titi quand il est question d'immortaliser mes dents et mon nez en un égoportrait)

500
Nombre de personnes qui ont fait «oooooooohmiaaaaaaam» en même temps quand Stéphane Roth du Patriarche a dit le mot bacon

147 (approx.)
Nombre de personnes qui ont changé d'idée quand Stéphane Roth a fait de la glue à base d'encre de seiche

2
Nombre de seiches tuées pour pouvoir faire le plat de Stéphane Roth et les bouchées de Marie-Chantal Lepage

10+
Nombre estimé d'éléments dans le fabuleux dessert à l'assiette de Patrice Demers

155 (approx.)
Nombre de filles qui ont décidé d'épouser Patrice Demers après avoir goûté sa bouchée

172 (approx.)
Nombre de filles qui ont fait un «oooooooh» de déception quand Martin Juneau a annoncé qu'il se mariait cet été

4
Nombre de fois que le iPad de la fille d'en arrière a sonné (vu que le Foodcamp est toujours un excellent moment pour faire du FaceTime avec ta belle-mère)

1 livre
Quantité de beurre nécessaire pour faire la hollandaise au blender de Martin Juneau (plus 6 ou 8 oeufs, selon le moment de la présentation où t'as noté la recette, jus d'un demi-citron et cognac au goût)

x = beaucoup
Nombre d'émissions écoutées et de recettes testées par l'adorable madame super fan de Patrice Demers

500+
Nombre de signatures que la pétition potentielle de la madame super fan recueillera afin de forcer Canal Vie à mettre les émissions de Patrice en DVD

64 °
Température des oeufs pour les bénés de Martin Juneau

2,50 $
Hausse estimée du prix des bénés de Martin Juneau pour décourager les gens de toujours en commander

30 minutes
Temps alloué à l'équipe du Pied Bleu pour dépecer et transformer un demi-cochon en charcuteries

2
Nombre d'oreilles de porcelet qu'on peut pocher et transformer en lardons

2
Nombre de pieds de papier alu nécessaire pour boucaner un saumon minute comme l'a proposé Jérôme Ferrer

1 000 $
Prix de la carte-cadeau offerte par Jérôme Ferrer sur Twitter

302
Nombre de partages du selfie de Jérôme Ferrer et Marie-Chantal Lepage pour le tirage de ladite carte-cadeau

3
Nombre total de tweets de la fille qui a gagné ladite carte-cadeau

∞
Mon niveau de jalousie atteint avec le tirage de ladite carte-cadeau

3,50 $
Coût pour faire soi-même 500 ml de ricotta maison avec la recette de Danny St-Pierre

1 490 $
Économies réalisées en achetant un mortier et un pilon, car comme le dit Danny St-Pierre, «le mortier est le nouveau Thermomix»

1+1+1/2+1
Nombre de dégâts faits par Marie-Hélène Harnois, comprenant deux cafés, une demi-boulette de volaille et un couteau plein de fromage

8 956 $
Montant approximatif de la poursuite que pourrait intenter le voisin de Limoilou contre Stéphane Modat pour vol de branches de haie de cèdre

n
Variable dont la valeur inconnue représente le nombre de morceaux de chocolat Dulcey de Valrhona dont je me suis gavée parce qu'on a laissé traîner un bol à ma portée

12
Nombre d'heures de plaisir que j'ai passées au Foodcamp encore cette année

... et en images

Le FoodCamp, c'est tout ça et c'est aussi l'occasion de faire de superbes rencontres: oui, des chefs (qui sont comme nos rock stars à nous, foodies, l'héroïne et les femmes légères en moins) (enfin, j'espère), mais aussi d'autres amateurs de gastronomie, qu'ils soient du grand public ou de la communauté de blogueurs que je prends toujours plaisir à côtoyer.

Cette année, le Château Frontenac et l'équipe de l'événement nous gâtaient: nous avions un salon média pour nous, et la tapisserie était parfaitement assortie à mes cheveux. Quel luxe! Sans blague, ça fait toujours du bien d'être chouchoutée. On sent alors que notre travail (ou plutôt cet ouvrage de bénévolat, de coeur et de tripes qu'est le blogue) est apprécié. On a pu faire des selfies avec les chefs et se reposer d'avoir couru comme une sprinteuse olympique histoire d'obtenir sa place habituelle (c'est en avant ou pas pantoute avec moi). On a fait aussi des trucs plus constructifs et moins vaniteux: profiter du moment pour être avec des gens qui partagent notre passion et qui ne trouvent pas ridicule cet enthousiasme débordant dont on peut parfois faire preuve (ou sinon, profiter du moment pour être quand même la personne la plus motivée dans la place) (pour voir à quel point je suis motivée avec mes dents et mon nez, c'est ici (Radio-Canada) (ici... la pognez-vous?).

Résumer le FoodCamp se fait difficilement. Faut y être pour comprendre, c'est un peu comme une grosse inside culinaire.
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Les photos de ce billet ont été prises à l'aide d'un téléphone Nokia 1020 qui m'a été prêté. Les photos carrées ont été légèrement retouchées dans Instagram.
Merci à l'équipe de Nokia pour l'essai!

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Les fiiiiiiilleuh, ça mange comme ça

6/4/2014

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Et pas autrement: ton utérus te dicte une diète de demi-bébés carottes (hooon, des bébés! mon but dans la vie!) et de queues de tiges de laitue (tu vois le message freudien?), et rien d'autre.

De comment de quossé, que tu m'dis? De ça: les hommeuh, ça mange de la viande, du steak, des trucs qui saignent et qui sont pleins d'fer et de testostérone (genre du bacon shooté aux stéroïdes avec une sauce au sang et une douzaine de piments Bhut Jolokia, pis que j'en vois pas un chialer). Les fiiiiiiilleuh, ça ne touche pas à ça. Oh que non! Pis que j'te vouèye approcher d'un couteau, toé. C'est réservé aux porteurs de couilles!

Quoi, tu ne le savais pas? C'est le magazine français Beef! qui le dit avec son slogan «Pour les hommes qui ont du goût»: les femmes prennent trop de place en cuisine (mais continue d'aller m'faire un sandwich, chérie) et, avec leurs petites mains délicates bonnes uniquement pour le point de croix et la branlette (sans oublier la sénnouiche, mais uniquement après s'être lavé les mains), elles ne peuvent pétrir le pain su'l sens du monde, action qui demande «force, vigueur et résistance physique» (et je cite), trois choses qu'on ne saurait décemment demander à quelqu'un dont le corps a été conçu entre autres pour accoucher. Dixit Le Nouvel Obs, «les sujets sont très centrés sur des "jouets" très masculins comme le couteau».

Femme! Lâche tout de suite cet instrument tranchant! N'as-tu pas lu? La bavette que tu prépares pour ton hommeuh, tu dois la couper avec une lime à ongles. Ou une pince à épiler. Ou un autre instrument dont tu as la maîtrise, comme un fer à friser ou à repasser, idéaux pour les grilled-cheese. Et essaie de ne pas scraper ta mani-pédi ce faisant, ce serait gênant. Tu te mettrais à brailler pis toute, pis Dieu sait que t'es pas mal bonne là-dedans, avoir des émôtionnes pour ton vernis. C'parce que tu manges pas assez de fer pis de testostérone, c'pour ça.

Du yogourt pour ceux qui pissent debout

Le marketing genré, on ne s'en sort pas. Tout est divisé en sexes, que ce soit le déodorant, le Kinder Surprise, le marteau («aoooooon, y'é fleuri rose!»), le rasoir et les bas. Déjà là, c'est limite débile. Mais avec la nourriture, on atteint de nouveaux sommets (ou plutôt bas-fonds) de bêtise quand on décide qu'il est impératif de créer un yogourt destiné aux hommes. Vu qu'il n'y a rien de plus émasculant que de passer à la caisse avec un pot de Liberté Méditerranéen, parce qu'y'a pas de pitoune à moitié nue sur l'emballage. Vous savez de quoi j'parle, les gars. J'le sais qu'en dedans, vous pleurez (façon de parler) de honte qu'aucun fabricant de lait boosté aux bactéries n'ait pensé à mettre un dessus de Hustler ou un John Deere su' son pot. C'est fichtrement gênant, tout ça.
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Powerful Yogurt nourrit ton 6-pack bien épilé.
De même, aucune propriétaire de glandes mammaires naturellement développées ne songerait à acheter un vin qui ne vient pas en sacoche. Une bouteille de vin, ça matche juste pas avec mes souliers, ok? Pis c'est pas ergonomique: comment je fais pour pousser mon panier rempli de tampons pis de coupe-faim à la pharmacie si je suis passée à la SAQ avant pis que j'ai les mains pleines de grosses bouteilles avec un goulot pis toute? Je vais te le dire: je ne peux pas le faire. C'est pourquoi y'a un bon marketeux quelque part qui est venu à ma rescousse et qui a pensé à faire un emballage qui règle mes grandes tragédies du quotidien.
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«Est-ce que cette sacoche de vin me grossit?»

Interdit aux ovaires

Bien entendu, selon toute logique, il est plus facile de dévorer un gros burger plein d'bacon pis dégoulinant de sauce bébécue si t'es un gars en t-shirt et en jeans de chez Gap que si t'es une badass mutante bleue. C't'ivident. R'garde.
Et ça, c'est quand t'as le droit de toucher à un hamburger, même si c'est pour quelques secondes le temps de te transformer en monsieur. Le reste du temps, fille, pense-y même pas: la barre de chocolat, tu l'auras pas.
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Eille, directeur du marketing de Nestlé qui a pensé à ce charmant slogan: t'as vraiment bien fait ta job. Ta barre de chocolat, je ne la veux pas. Je risquerais ben trop d'avoir envie de te l'enfoncer là où j'pense. Ça doit être les hormones qui parlent, je suppose.

Mes chromosomes m'empêchent de manger du beurre

Lis la description ci-dessous pis on s'en jase après.
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Alors, tu remarques quelque chose? «Le menu est conçu autant pour les femmes que pour les hommes.» Dieu merci! Moi qui croyais devoir rester à la porte comme une chienne bien élevée pendant que mon homme se gave d'ailes de poulet piquantes pis de shooters de Jack, comme le vrai mâle viril qu'il est, si possible en se frappant sur la poitrine comme façon gorille au dos argenté d'un documentaire sur la vie de Jane Goodall.

Merci, Jack Saloon, de préciser que moi, ma tite ploune et mes envies de légumes sont les bienvenues. Je me sens rassurée. Sers-tu aussi de la bière faible en calories qui vient dans une bouteille rose? C'est que j'dois rentrer dans un bikini c't'été, pis j'ai mis du beurre su' mes toasts le 25 décembre pis j'ai pas encore perdu les 3 grammes que ça m'a fait prendre.

Dans un monde idéal, tous les sexes (le tien, le mien, celui du voisin et les autres) auraient le droit de manger la même affaire sans qu'on en fasse tout un plat. En réalité, on divise encore toutes les sphères de l'activité humaine en genres, y compris les besoins primaires. Je comprends aisément, même sans en avoir fait l'expérience, qu'il soit plus pratique pour un homme d'uriner debout. Cependant, en quoi est-ce plus logique que mon chum se nourrisse de beurre, de gras, de viande et, disons-le, de fun, alors que moi, je sois condamnée à manger de la salade, et en plus à culpabiliser après vu qu'y'avait trois croûtons dedans? Pourquoi mon chum aurait-il le droit de préférer le vin rouge, alors que je devrais me contenter de m'habiller en rose et d'en boire aussi? (Surtout que les chiffres nous disent le contraire: les femmes aiment le rouge, et ne se sentent pas trop connes d'en parler... heureusement.) Et si tu as de la difficulté à te définir selon les deux genres établis, tu manges quoi? Ta main pis tu gardes l'autre pour demain?

Gang, on a un problème quand on décide de ce qu'un sexe doit manger en fonction de critères arbitraires et, disons-le franchement, profondément imbéciles et rétrogrades. Les femmes ont le droit d'aimer le steak et le beurre et la laitue, pis dans la même assiette si ça leur tente. Tu n'as pas à te sentir plus femme si tu commandes une salade au resto, et ton chum n'a pas à se ramasser chez le psychiatre à remettre en question sa virilité s'il aime les smoothies au tofu soyeux. Y'a assez de crème glacée pour tout le monde, et ce, peu importe le ti-bonhomme auquel tu te fies pour pousser la porte des toilettes.
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Ce sirop d'érable qui coule dans mes veines

23/3/2014

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Parce que mon cerveau carbure au sucre (comme tous les cerveaux, des plus prodigieux aux plus paresseux, le mien se situant entre les deux), je le garde top shape à grands coups de sirop d'érable. Aller à la cabane à sucre une fois par année, minimum, c'est comme mon pèlerinage intellectuel. J'ai besoin d'une dose de nappe carreautée, d'accordéon, de solos de cuillères et, surtout, de toutes les savoureuses parties de cochon qui trempent dans le québécol.
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C'est donc le coeur vif et l'estomac prêt que je me suis dirigée vers Le Relais des Pins, à Sainte-Famille sur l'île d'Orléans. Des cabanes comme ça, il y en a de moins en moins. Arrivée en après-midi, j'ai bien vu que je débarquais en plein party des sucres.

On a beau dire que c'est kitsch à l'os pis que l'accordéon, ça gosse, mais mon dieu que c'est l'fun de fredonner un p'tit «On était tout' ben chauds, on était tout' ben gelés, on avait d'la misère à ramer...» (ok, j'étais peut-être déjà dans les vapes de sirop pour celle-là).

Sur la table, le gros festin de bûcheron, toé: touttt' ce que tu espères de la cabane y est, en format all you can eat et servi avec de vrais sourires. Mention spéciale aux petites soucisses dont j'ai continué à me gaver même une fois au bord de l'évanouissement et à la tarte au sucre qui a fait monter avec délice mon indice glycémique.

Y'a même des chances que ton voisin de table soit un virtuose des cuillères (pis si c'est moi ta voisine de table, tu vas juste te rendre compte que j'me tape tellement fort pis pas sur le beat que je vais me choper une inflammation de la cuisse droite pis ça sera même pas après avoir rendu un solo de la mort qui tue).

Après, faut descendre (et éventuellement remonter) toutes les marches qui mènent au bord du fleuve pour avoir droit à sa tire. Malgré le vent glacial qui transformait mon nez et mes yeux en fontaine de Tourny, je me suis gavée de tire avec la technique de celle qui connaît ça. Oui, monsieur: y'a une technique pour attraper sa tire comme un champion. J'aurais pu te faire un Vine pour te l'expliquer si j'avais pas eu les doigts à moins mille.

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La cabane à sucre, à mes yeux, c'est une tradition québécoise qu'on se doit de perpétuer. Ensemble, on fête l'arrivée du printemps (j'te vois quasiment rouler des yeux en me parlant de la mautadine m**** blanche qu'y'a encore dans ton entrée, j'le sais ben que le printemps est pas près d'arriver, mais ça me donne de l'espoir de penser que les érables vont couler). On a nos petits rituels: essayer fort fort de scier la pitoune, s'échapper de la tire su'l manteau, manger des oreilles de crisse jusqu'à en avoir mal au coeur, se geler les orteils dans une ride de charette à foin, prendre une gorgée d'eau d'érable à même le seau et se retenir d'en prendre une deuxième parce qu'on l'sait que c'est pas une bonne idée. Tout ça, c'est de la tradition qu'il ne faut pas perdre. Ça nous rapproche, pis pas juste parce qu'on est tout collés de tire d'érable. 

Des idées de cabanes pas toutes trad', y'en a plein cet article du Voir. Et ça, c'est sans mentionner la possibilité de transformer votre balcon en cour arrière de cabane à bouillir. Faut juste faire attention de ne pas prendre de neige soufflée par le voisin dans le tas de calcium (même si c'est bon pour les os).
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Les photos de ce billet ont été prises à l'aide d'un téléphone Nokia 1020 qui m'a été prêté. Les photos carrées ont été légèrement retouchées dans Instagram.
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Quand Matthieu Dugal dit que t'écris bien

18/3/2014

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Ça te fout un blocage pissechologique.
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Zut. Pis fuck. Pis allô la conscience de soi, et pas au sens «chus donc ben zen, j'atteins la pleine conscience de moi en yoga sur fond de coucher de soleil pis de phrase inspirante su' Pinterest».

Chaque mot est désormais pesé, calculé, mâché, mesuré, réfléchi. Et si c'était pas le bon mot? Et si j'étais plate? Et si cette blague de dinosaure semblait forcée? Et si ma chute, au lieu de faire hurler de rire, faisait pleurer de ridicule?

Mettre ses tripes sur la table (au propre comme au figuré) n'est jamais facile, même quand on les arrose de crème.

Bloguer est d'abord et avant tout un travail de la langue, quoiqu'en disent les gourous de l'image, les pros du web et autres Pokémon du marketing (c'est japonais comme les ninjas, et pas mal plus puissant qu'un ninja, si tu veux mon avis; as-tu vu la dernière évolution de Pikachu? Ça torche en pas-pour-rire.) 

Quand la langue, c'est aussi ton outil de travail, ce qui te permet de payer le loyer, l'épicerie et toutes les petites robes à motifs de chats, ben tu deviens rapidement obsédée par les mots, par ceux que les autres t'adressent, par ceux que tu retiens aussi parfois.

Ces mots-là, les bons qu'on te sert, te font avec le temps l'inverse d'un compliment: au lieu de te rassurer, de te mettre de la chaleur dans l'coeur comme un four à 450°, de t'faire mouiller les coins des yeux de gratitude, ben ils te figent. Te coupent le sifflet, le souffle et l'air d'aller sur un moyen temps. Comme si à chaque phrase que tu tapais, t'avais un p'tit Matthieu Dugal (nom fictif), un p'tit admirateur connaisseur, un p'tit maudit intellectuel cultivé, juste un p'tit lecteur plein d'espoir qui lit par-dessus ton épaule pis qui t'dit «Isssh, vas-tu vraiment écrire ça? Sérieux, t'as pas moins cliché? Plus original? Plus drôle? Fille, tu m'déçois en bout d'viarge.» 

Tsé, dans l'fond, je l'sais ben que mon mini sosie mental de Matthieu Dugal, c'est une belle métaphore à lunettes pis toupet conçue par mon esprit pour symboliser ma crainte de l'échec, mon perfectionnisme, mon «je prends tout à coeur»-isme pis toutes ces autres bébelles de fille insécure qui écrit énormément pour les autres les deux doigts dans le nez, mais qui est incapable de sortir ces mêmes doigts de son cul pour se le botter histoire d'écrire pour elle.

À quoi ça mène, ton pleurnichage, fille, que tu m'demandes? (Et la réponse n'est pas: à un roman présenté comme la voix de notre génération perdue, thank God.) À ça: si ça te tente d'écrire pis d'bloguer, y'a une belle règle à suivre à mon avis, pis tu vas voir, c'est ben ben facile, autant que d'te faire une beurrée d'beurre:

N'attends pas qu'on te lise
pour te faire plaisir

N'attends pas que les compliments pleuvent pis que les fans Facebook te fassent des pouces d'in airs à qui mieux mieux pour te laisser aller. Brékignne niouzes: à moins que tu sois semi-chanteuse semi-fille heureuse avec un chum qui t'fait des vidéos pour ton lever matinal, tu péteras pas le 25 000 admirateurs sans avoir écrit une ligne. Écris donc d'abord pour toi, pour te faire rire (t'es ton meilleur public anyway), pour cracher c'que t'as en-dedans. Bizarrement, tu vas un jour pogner des lecteurs qui aiment ça à un moment donné. Laisse-toi aller, ferme les yeux et lance ça dans l'univers (en prenant soin de ne pas viser un trou noir, quand même).

J'ai menti. C'est pas si si facile que ça. Y'a une corollaire à c'te règle-là: aime les mots. Frenche-les à plein clavier, fais-les danser sur du gros beat dans WordPress, donne envie aux gens se s'pitcher dans leu' char pas chauffé à -40 pour faire une demi-heure de route juste pour un croissant que t'auras vanté. Même pas besoin de photos. Raconte-moi ce que tu aimes pis fais-moi tripper. Tu veux m'parler de jeux vidéo pis d'horticulture pis de hockey pis d'élections pis de tricot au crochet pis d'rivières en péril pis de smoothies au tofu soyeux? Vas-y. Ton blogue va ratisser large en ciboulot, mais c'pas grave. Si tu m'en parles avec toute ta passion, je vais me faire prendre au jeu moi aussi.

Raconte-moi des histoires. C'est tout ce que je veux lire. Moi, je vais aller tricoter les miennes, en essayant de laisser mon p'tit Dugal dans son coin. J'vais lui dire de se taire pis d'me laisser écrire comme ça m'tente. Ça s'peut que je sois plate comme Michel Butor, mais j'réussirai ben à un moment donné à te faire rire au moins une fois. Peut-être que lui aussi (Matthieu, là, pas Michel Butor, anyway y'é mort... oups, non, pas selon Wikipédia, fausse alerte) va rire une fois. Et s'il revient me dire qu'il me trouve pas pire, je vais juste dire merci, me fermer la trappe pis partir à 450° le four de mon coeur.
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Bravo pour tes ovaires en cuisine

8/3/2014

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Vous excuserez, je l'espère, ce titre un brin tendancieux et un poil vulgaire. C'est que chaque fois que l'on parle d'une femme chef, je grince des dents à m'en user l'émail.
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Oui, bravo à toi qui est née avec des chromosomes qui matchent, un peu comme ta sacoche avec tes souliers. Il faut souligner ça, de préférence une fois par année. Et chaque fois que l'on parlera de toi dans les médias, on soulignera le fait qu'avant d'être chef, tu es femme. L'homme chef? Jamais entendu parler. Ça doit être pour une question d'accord du nom en genre, tiens.

En cette journée mondiale de «pouce en l'air pour ton utérus», je voudrais moi aussi souligner ces gens qui, chaque jour, font un travail formidable en cuisine et qui s'adonnent, par la bande, à posséder des attributs les qualifiant comme appartenant au sexe féminin. Je profite de cette journée qui nous est pitchée comme un nonosse égalitaire pour dire qu'il y a des filles merveilleuses dans le domaine de l'alimentation. J'aurais pu choisir une autre journée, sauf que le 8 mars, c'est bon pour les stats.

Mes girls de bouffe

Anne-Sophie Pic
Au panthéon des idoles, tous sexes confondus, elle occupe facilement mon top 3. J'admire depuis longtemps cette «femme/fille de/mère» (arf) qui, héritière d'une longue tradition gastronomique familiale, a réussi à récolter trois étoiles Michelin en remettant sur pied le restaurant de son défunt père. Je l'ai rencontrée une fois (et quelle fois!) et si mon texte commence par «la femme chef la plus célèbre du monde», c'est pour une bonne raison: c'est ce qu'elle est. Elle n'est malheureusement pas le/la chef le/la plus célèbre du monde (ce serait probablement Ferran Adrià ou René Redzepi), alors elle récolte le deuxième meilleur titre, celui où on met de l'avant le fait qu'elle soit femme. C'est mieux que rien, je suppose. Crise féministe à part, c'est une chef au talent extraordinaire, dont la cuisine surprend, émeut et fait spinner le hamster mental.

Elena Arzak
Chef à part entière (mais elle aussi «fille de», on ne s'en sort pas), elle tient avec son père Juan Mari le restaurant qui porte leur patronyme, à San Sebastian. Leur cuisine, hautement gastronomique et d'influence basque, a contribué à placer l'Espagne comme pays du renouveau gastronomique au tournant des années 2000. Si elle a été élue «Meilleure femme chef du monde» (deux ans après Anne-Sophie Pic), elle a pris cet honneur comme un compliment pour son travail, et non pour son sexe. Maman de deux enfants et à la tête d'une équipe composée de beaucoup de femmes, elle fait mentir ceux qui disent que les femmes n'ont pas l'esprit ni le caractère pour travailler dans des restaurants haut de gamme. Kin toé!

Héloïse Leclerc
Je ne me lasserai pas d'admirer la créativité, la force et la volonté dont fait preuve Héloïse, la foodista en mission. Avec son resto-bulle, elle fait sortir Québec des sentiers battus, sans jamais faire passer le spectacle avant son talent en cuisine. J'ai aussi le plus grand respect pour son éthique de blogueuse et la justesse de ses commentaires. Bref, j'ai mon ti-macaron «Héloïse, you go girl!».

Isabelle Plante
Je n'y peux rien, je la trouve tellement adorable! Sympathique, talentueuse et rigoureuse: Isabelle, la «perdante aux Chefs» (issssssh), a tout pour aller loin. Surveiller son parcours culinaire fait partie de mes loisirs de blogueuse.

Mes girls de tête

Élise Desaulniers
J'aime les gens qui brassent et qui me brassent. C'est ce que fait Élise, végan assumée et véritable référence dans le domaine de l'éthique animale. Certes, elle ne me transformera pas en végan du jour au lendemain (ni même jamais, je crois bien), mais elle me pousse à remettre en question certains choix alimentaires. C'est bon pour mon bedon, mon frigo, mon portefeuille et ma planète, ça.

Lesley Chesterman
Les critiques de Lesley dans The Gazette me font rire et réfléchir. Même s'il nous arrive de nous «pogner» sur Twitter dès qu'il est question de blogueurs, d'éthique, de marques et de firmes de RP, je la respecte énormément. Elle a une grande gueule et sait s'en servir, non pas pour démolir, mais pour critiquer de façon juste (chose que je ne fais pas) et aussi pour souligner quand c'est bon (une chose essentielle).

Marie-Soleil Michon
La foodie officielle de Ricardo a tout pour elle, ou presque: du goût, du talent à la télé et à l'écrit et une bouille absolument sympathique. Je m'ennuie de son émission La liste (le show préféré des obsessifs-compulsifs) et, même si ça n'a aucun rapport avec l'alimentation, je savoure son animation à C'est juste de la télé. On sent qu'elle aime la vie et la bouffe, sans complexes, et c'est une belle image saine qu'elle nous renvoie.

Mes girls de vin

Véronique Rivest
Comment passer à côté de cette sommelière extraordinaire? Elle qui conjugue talent incroyable, connaissances imposantes et pouvoir de vulgarisation est, à mon avis, une ambassadrice du bon vin idéale. Jamais coincée, avec le propos juste, elle parle de vin à nous rendre la gorge sèche.

Jessica Harnois
Son sourire est si engageant qu'on se verserait un verre immédiatement en la rencontrant. Jessica est à mes yeux l'une des meilleures représentantes de cette nouvelle génération de sommeliers et de sommelières qui se passionnent, au-delà du bon jujus, pour la vigne et ses artisans de façon accessible. Et que dire de son humour! La dernière fois que je l'ai entendue parler (aux Prix du public Desjardins), ça se tapait sur les cuisses.

Mes girls tout court

Ma grand-mère
Impossible de parler de ces femmes qui m'inspirent, me touchent et m'interpellent en cuisine sans parler de ma mamie, à qui j'ai dédié le deuxième tome de Fou des foodies: «J'aurai retenu d'elle, et de ma grand-mère paternelle, la leçon la plus importante de toute: cuisine pour ceux que tu aimes.»

Ma mère
Digne héritière de sa mère, ma mamie Nannie, ma mère est toujours dans tous mes top de femmes inspirantes. Elle-même excellente cuisinière (elle a de qui tenir), elle partage ma passion pour la nourriture. Imaginez-nous toutes les deux dans une épicerie fine... c'est bon pour les affaires! Au-delà du magasinage compulsif, ce qui nous relie, c'est aussi le plaisir de manger avec ceux qu'on aime. Ça adonne bien, on s'aime beaucoup.

Et maintenant?

Ben, on continue de donner des tapes dans le dos virtuelles ou réelles à tous ceux qui le méritent, chaque jour, et ce, peu importe s'ils font pipi debout ou assis.


Un peu de lecture supplémentaire: ce texte de Sylvia Galipeau dans La Presse qui, bien qu'il date de 2011, est encore très pertinent, à mon avis; le débat à Radio-Canada avec Lesley Chesterman sur la raison pour laquelle il y a si peu de femmes dans la haute cuisine gastronomique; cette réflexion d'Alan Richman du New York Times comme quoi les femmes en cuisine sont rebutées par l'attitude macho de leurs collègues.
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