Ce que je te propose, c'est de faire un doublé de culture grecque : d'abord un saut dans la Grèce antique à la rencontre des dieux, puis de quoi faire passer tout ce savoir d'un trait vif et rafraîchissant. C'est comme un mini voyage dans la cité d'Athéna et sur le bord des îles aux coquettes maisons blanches sur fond bleu Klein, mais sans le côté kétaine de Quatre filles et un jean. (Ceci dit, tu peux très bien décider d'ouvrir seul une bouteille que je te recommande et te l'enfiler devant les folles aventures de Lena, Carmen, Bridget et Tibby et je ne te jugerai pas.)
Ta visite commence au Musée de la civilisation, et je te promets que ça ne sera pas plate (parole de nerd qui a joué dans une version cheapo secondaire des Troyennes et qui a volontairement étudié le théâtre grec antique). Ne me dis pas «oui oui, j'ai jusqu'au 15 mars 2015 pour voir Les maîtres de l'Olympe», parce que je sais que tu vas traîner d'la patte pis passer tout droit.
J'ai même l'argument béton pour te convaincre : non seulement c'est une expo absolument fascinante et peu commune à Québec, comme une version accessible en Écolobus des collections du Louvre, mettant en relief une mythologie dont nous trouvons encore des traces de l'influence aujourd'hui et présentant l'âge d'or d'une civilisation ayant marqué la littérature mondiale, la philosophie et la politique, mais en plus y'a des tout-nus.
- Pour l'apéro, le Domaine Tselepos Amalia Brut, un mousseux fruité tout en légèreté à base de moschofilero qui remplace à prix doux un champagne quand on n'a pas les moyens de jouer à Marie-Antoinette (la tête en plus);
- Du même producteur, le Domaine Tselepos Mantinia 2013, à servir à l'apéro avec une salade de pastèque et feta ou des crevettes (l'accord est alors sublimé);
- Si t'es mardeux en sivouplâ, tu te trouves un ami qui a l'assyrtiko du Domaine Hatzidakis, cuvée 2012, la star de notre dégustation;
- Sinon, en rouge, le Naoussa Jeunes Vignes du Domaine Thymiopoulos a séduit les papilles du blogueur Julien, mon conseiller en vin personnel, alors que j'ai préféré le letrini du Domaine Mercouri, assemblage de refosco italien et de mavrodaphné local, près à mes papilles semi-ignares d'un bordelais de la rive gauche avec ses tannins légers mais présents et ses arômes de cassis et une touche de boisé (avouez que j'ai l'air de savoir c'que je dis) (je relis mes notes à jeun et ça a l'air de ça).
Surtout, n'oublie pas de te mettre dans l'beat avec la toune.

En une soirée, je suis passée de curieuse ignare à ambassadrice de vin grec (et ce n'était pas l'agiorgitiko qui m'est monté à la tête), grâce entre autres à la passion contagieuse de Theo Diamantis, notre animateur façon GO vinicole, et aux accords à l'aveugle du chef Olivier Godbout (qui ne boit même pas et qui fait des miracles, entre autres avec cette morue poêlée sur quinoa au citron confit en accord défiant tout notre vocabulaire de superlatifs avec l'assyrtiko d'Hatzidakis).
Pour un compte rendu plus éduqué viniticolement parlant que le mien, lis le très bon blogue du pote Julien.