Je l'ignore, mais inventez-vous une prononciation et gardez-la en tête tout au long de ce billet.
La rumeur (vite confirmée par une minuscule affiche dans la fenêtre) excitait les mangeux de soupe de la vieille capitale depuis quelques mois : le Hosaka-ya, ce resto japonais chéri par tant, dont moi en tête de liste, se mettait au ramen. Non, pas ces ramen-là, mais bien ceux-là. Avec d'interminables journées toutes plus polaires les unes que les autres, l'attente était vécue comme un supplice. Chaque jour, la question de l'ouverture était débattue, des espions étaient envoyés sur Saint-Joseph pour se coller le nez dans la vitre. Toujours rien.
Lundi, mon Facebook s'enflamme. On aurait vu de la lumière à l'intérieur. L'ami d'une amie d'un collègue du cousin du gars qui habite coin Caron qui a vu l'ours aurait senti du bouillon. Puis, mercredi, Dez Jeff décide de se mettre à dos toute la Twittosphère gourmande de ce bord-ci de la 20 en annonçant qu'il y est allé, qu'il a vu et qu'il a mangé.
Normalement, je ne joue pas à la foodie gonflable. J'aime qu'un resto soit bien rodé avant d'y mettre les pieds, que les serveurs sachent ce qu'il font et ne me versent pas de soupe sur mon beau brushing quand j'y vais pour la première fois. Mais là, au yâble le brushing, j'avais besoin d'un chaud bouillon et de me la jouer hipsterofoodie en disant « je connaissais ça avant que ça soit in » (genre deux semaines avant tout le monde).
Le menu se détaille en différents bouillons : clair, au miso façon Hokkaido, au shoyu (sauce soya comme à Tokyo) et tonkotsu (au porc). À cela s'ajoutent divers accompagnements hyper traditionnels : algues nori, porc châshû, oeuf dur et légumes. Je peux affirmer, en toute pomposité, que les ramen se comparent avantageusement à ceux dégustés à New York pour lesquels j'avais fait la file pendant plus d'une heure.
J'y suis allée en courant et pas juste parce qu'il faisait drôlement froid. Surtout parce que j'étais terrifiée à l'idée que ça soit plein. Vous devriez faire de même (en fait, si je vous conseille d'y aller rapidement pour éviter que ça soit plein, hé bien, ça sera plein, car vous m'aurez tous écoutée... N'y allez pas, donc, et laissez-moi la place!)
Envie d'y aller?
75, rue Saint-Joseph Est
Pour en savoir plus sur les ramen
Puis, les mangas Le gourmet solitaire (en français), sur la gastronomie japonaise en général, et le numéro 3 de Oishinbo (en anglais) sur les ramen et les gyoza. D'ailleurs, pourquoi ne pas en profiter pour faire une petite visite au Fanamanga pour bouquiner et déguster un bubble tea (le meilleur en ville) comme dessert?
Pour amuser votre homme
P.-S. : Le chef m'a reconnue. J'étais pas mal énarvée. Fallait que je le dise.