Je suis snob, blogue bouffe de Québec
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Ce sirop d'érable qui coule dans mes veines

23/3/2014

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Parce que mon cerveau carbure au sucre (comme tous les cerveaux, des plus prodigieux aux plus paresseux, le mien se situant entre les deux), je le garde top shape à grands coups de sirop d'érable. Aller à la cabane à sucre une fois par année, minimum, c'est comme mon pèlerinage intellectuel. J'ai besoin d'une dose de nappe carreautée, d'accordéon, de solos de cuillères et, surtout, de toutes les savoureuses parties de cochon qui trempent dans le québécol.
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C'est donc le coeur vif et l'estomac prêt que je me suis dirigée vers Le Relais des Pins, à Sainte-Famille sur l'île d'Orléans. Des cabanes comme ça, il y en a de moins en moins. Arrivée en après-midi, j'ai bien vu que je débarquais en plein party des sucres.

On a beau dire que c'est kitsch à l'os pis que l'accordéon, ça gosse, mais mon dieu que c'est l'fun de fredonner un p'tit «On était tout' ben chauds, on était tout' ben gelés, on avait d'la misère à ramer...» (ok, j'étais peut-être déjà dans les vapes de sirop pour celle-là).

Sur la table, le gros festin de bûcheron, toé: touttt' ce que tu espères de la cabane y est, en format all you can eat et servi avec de vrais sourires. Mention spéciale aux petites soucisses dont j'ai continué à me gaver même une fois au bord de l'évanouissement et à la tarte au sucre qui a fait monter avec délice mon indice glycémique.

Y'a même des chances que ton voisin de table soit un virtuose des cuillères (pis si c'est moi ta voisine de table, tu vas juste te rendre compte que j'me tape tellement fort pis pas sur le beat que je vais me choper une inflammation de la cuisse droite pis ça sera même pas après avoir rendu un solo de la mort qui tue).

Après, faut descendre (et éventuellement remonter) toutes les marches qui mènent au bord du fleuve pour avoir droit à sa tire. Malgré le vent glacial qui transformait mon nez et mes yeux en fontaine de Tourny, je me suis gavée de tire avec la technique de celle qui connaît ça. Oui, monsieur: y'a une technique pour attraper sa tire comme un champion. J'aurais pu te faire un Vine pour te l'expliquer si j'avais pas eu les doigts à moins mille.

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La cabane à sucre, à mes yeux, c'est une tradition québécoise qu'on se doit de perpétuer. Ensemble, on fête l'arrivée du printemps (j'te vois quasiment rouler des yeux en me parlant de la mautadine m**** blanche qu'y'a encore dans ton entrée, j'le sais ben que le printemps est pas près d'arriver, mais ça me donne de l'espoir de penser que les érables vont couler). On a nos petits rituels: essayer fort fort de scier la pitoune, s'échapper de la tire su'l manteau, manger des oreilles de crisse jusqu'à en avoir mal au coeur, se geler les orteils dans une ride de charette à foin, prendre une gorgée d'eau d'érable à même le seau et se retenir d'en prendre une deuxième parce qu'on l'sait que c'est pas une bonne idée. Tout ça, c'est de la tradition qu'il ne faut pas perdre. Ça nous rapproche, pis pas juste parce qu'on est tout collés de tire d'érable. 

Des idées de cabanes pas toutes trad', y'en a plein cet article du Voir. Et ça, c'est sans mentionner la possibilité de transformer votre balcon en cour arrière de cabane à bouillir. Faut juste faire attention de ne pas prendre de neige soufflée par le voisin dans le tas de calcium (même si c'est bon pour les os).
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Les photos de ce billet ont été prises à l'aide d'un téléphone Nokia 1020 qui m'a été prêté. Les photos carrées ont été légèrement retouchées dans Instagram.
Merci à l'équipe de Nokia pour l'essai. Les prochaines photos seront encore meilleures!

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Quand Matthieu Dugal dit que t'écris bien

18/3/2014

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Ça te fout un blocage pissechologique.
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Zut. Pis fuck. Pis allô la conscience de soi, et pas au sens «chus donc ben zen, j'atteins la pleine conscience de moi en yoga sur fond de coucher de soleil pis de phrase inspirante su' Pinterest».

Chaque mot est désormais pesé, calculé, mâché, mesuré, réfléchi. Et si c'était pas le bon mot? Et si j'étais plate? Et si cette blague de dinosaure semblait forcée? Et si ma chute, au lieu de faire hurler de rire, faisait pleurer de ridicule?

Mettre ses tripes sur la table (au propre comme au figuré) n'est jamais facile, même quand on les arrose de crème.

Bloguer est d'abord et avant tout un travail de la langue, quoiqu'en disent les gourous de l'image, les pros du web et autres Pokémon du marketing (c'est japonais comme les ninjas, et pas mal plus puissant qu'un ninja, si tu veux mon avis; as-tu vu la dernière évolution de Pikachu? Ça torche en pas-pour-rire.) 

Quand la langue, c'est aussi ton outil de travail, ce qui te permet de payer le loyer, l'épicerie et toutes les petites robes à motifs de chats, ben tu deviens rapidement obsédée par les mots, par ceux que les autres t'adressent, par ceux que tu retiens aussi parfois.

Ces mots-là, les bons qu'on te sert, te font avec le temps l'inverse d'un compliment: au lieu de te rassurer, de te mettre de la chaleur dans l'coeur comme un four à 450°, de t'faire mouiller les coins des yeux de gratitude, ben ils te figent. Te coupent le sifflet, le souffle et l'air d'aller sur un moyen temps. Comme si à chaque phrase que tu tapais, t'avais un p'tit Matthieu Dugal (nom fictif), un p'tit admirateur connaisseur, un p'tit maudit intellectuel cultivé, juste un p'tit lecteur plein d'espoir qui lit par-dessus ton épaule pis qui t'dit «Isssh, vas-tu vraiment écrire ça? Sérieux, t'as pas moins cliché? Plus original? Plus drôle? Fille, tu m'déçois en bout d'viarge.» 

Tsé, dans l'fond, je l'sais ben que mon mini sosie mental de Matthieu Dugal, c'est une belle métaphore à lunettes pis toupet conçue par mon esprit pour symboliser ma crainte de l'échec, mon perfectionnisme, mon «je prends tout à coeur»-isme pis toutes ces autres bébelles de fille insécure qui écrit énormément pour les autres les deux doigts dans le nez, mais qui est incapable de sortir ces mêmes doigts de son cul pour se le botter histoire d'écrire pour elle.

À quoi ça mène, ton pleurnichage, fille, que tu m'demandes? (Et la réponse n'est pas: à un roman présenté comme la voix de notre génération perdue, thank God.) À ça: si ça te tente d'écrire pis d'bloguer, y'a une belle règle à suivre à mon avis, pis tu vas voir, c'est ben ben facile, autant que d'te faire une beurrée d'beurre:

N'attends pas qu'on te lise
pour te faire plaisir

N'attends pas que les compliments pleuvent pis que les fans Facebook te fassent des pouces d'in airs à qui mieux mieux pour te laisser aller. Brékignne niouzes: à moins que tu sois semi-chanteuse semi-fille heureuse avec un chum qui t'fait des vidéos pour ton lever matinal, tu péteras pas le 25 000 admirateurs sans avoir écrit une ligne. Écris donc d'abord pour toi, pour te faire rire (t'es ton meilleur public anyway), pour cracher c'que t'as en-dedans. Bizarrement, tu vas un jour pogner des lecteurs qui aiment ça à un moment donné. Laisse-toi aller, ferme les yeux et lance ça dans l'univers (en prenant soin de ne pas viser un trou noir, quand même).

J'ai menti. C'est pas si si facile que ça. Y'a une corollaire à c'te règle-là: aime les mots. Frenche-les à plein clavier, fais-les danser sur du gros beat dans WordPress, donne envie aux gens se s'pitcher dans leu' char pas chauffé à -40 pour faire une demi-heure de route juste pour un croissant que t'auras vanté. Même pas besoin de photos. Raconte-moi ce que tu aimes pis fais-moi tripper. Tu veux m'parler de jeux vidéo pis d'horticulture pis de hockey pis d'élections pis de tricot au crochet pis d'rivières en péril pis de smoothies au tofu soyeux? Vas-y. Ton blogue va ratisser large en ciboulot, mais c'pas grave. Si tu m'en parles avec toute ta passion, je vais me faire prendre au jeu moi aussi.

Raconte-moi des histoires. C'est tout ce que je veux lire. Moi, je vais aller tricoter les miennes, en essayant de laisser mon p'tit Dugal dans son coin. J'vais lui dire de se taire pis d'me laisser écrire comme ça m'tente. Ça s'peut que je sois plate comme Michel Butor, mais j'réussirai ben à un moment donné à te faire rire au moins une fois. Peut-être que lui aussi (Matthieu, là, pas Michel Butor, anyway y'é mort... oups, non, pas selon Wikipédia, fausse alerte) va rire une fois. Et s'il revient me dire qu'il me trouve pas pire, je vais juste dire merci, me fermer la trappe pis partir à 450° le four de mon coeur.
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Bravo pour tes ovaires en cuisine

8/3/2014

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Vous excuserez, je l'espère, ce titre un brin tendancieux et un poil vulgaire. C'est que chaque fois que l'on parle d'une femme chef, je grince des dents à m'en user l'émail.
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Oui, bravo à toi qui est née avec des chromosomes qui matchent, un peu comme ta sacoche avec tes souliers. Il faut souligner ça, de préférence une fois par année. Et chaque fois que l'on parlera de toi dans les médias, on soulignera le fait qu'avant d'être chef, tu es femme. L'homme chef? Jamais entendu parler. Ça doit être pour une question d'accord du nom en genre, tiens.

En cette journée mondiale de «pouce en l'air pour ton utérus», je voudrais moi aussi souligner ces gens qui, chaque jour, font un travail formidable en cuisine et qui s'adonnent, par la bande, à posséder des attributs les qualifiant comme appartenant au sexe féminin. Je profite de cette journée qui nous est pitchée comme un nonosse égalitaire pour dire qu'il y a des filles merveilleuses dans le domaine de l'alimentation. J'aurais pu choisir une autre journée, sauf que le 8 mars, c'est bon pour les stats.

Mes girls de bouffe

Anne-Sophie Pic
Au panthéon des idoles, tous sexes confondus, elle occupe facilement mon top 3. J'admire depuis longtemps cette «femme/fille de/mère» (arf) qui, héritière d'une longue tradition gastronomique familiale, a réussi à récolter trois étoiles Michelin en remettant sur pied le restaurant de son défunt père. Je l'ai rencontrée une fois (et quelle fois!) et si mon texte commence par «la femme chef la plus célèbre du monde», c'est pour une bonne raison: c'est ce qu'elle est. Elle n'est malheureusement pas le/la chef le/la plus célèbre du monde (ce serait probablement Ferran Adrià ou René Redzepi), alors elle récolte le deuxième meilleur titre, celui où on met de l'avant le fait qu'elle soit femme. C'est mieux que rien, je suppose. Crise féministe à part, c'est une chef au talent extraordinaire, dont la cuisine surprend, émeut et fait spinner le hamster mental.

Elena Arzak
Chef à part entière (mais elle aussi «fille de», on ne s'en sort pas), elle tient avec son père Juan Mari le restaurant qui porte leur patronyme, à San Sebastian. Leur cuisine, hautement gastronomique et d'influence basque, a contribué à placer l'Espagne comme pays du renouveau gastronomique au tournant des années 2000. Si elle a été élue «Meilleure femme chef du monde» (deux ans après Anne-Sophie Pic), elle a pris cet honneur comme un compliment pour son travail, et non pour son sexe. Maman de deux enfants et à la tête d'une équipe composée de beaucoup de femmes, elle fait mentir ceux qui disent que les femmes n'ont pas l'esprit ni le caractère pour travailler dans des restaurants haut de gamme. Kin toé!

Héloïse Leclerc
Je ne me lasserai pas d'admirer la créativité, la force et la volonté dont fait preuve Héloïse, la foodista en mission. Avec son resto-bulle, elle fait sortir Québec des sentiers battus, sans jamais faire passer le spectacle avant son talent en cuisine. J'ai aussi le plus grand respect pour son éthique de blogueuse et la justesse de ses commentaires. Bref, j'ai mon ti-macaron «Héloïse, you go girl!».

Isabelle Plante
Je n'y peux rien, je la trouve tellement adorable! Sympathique, talentueuse et rigoureuse: Isabelle, la «perdante aux Chefs» (issssssh), a tout pour aller loin. Surveiller son parcours culinaire fait partie de mes loisirs de blogueuse.

Mes girls de tête

Élise Desaulniers
J'aime les gens qui brassent et qui me brassent. C'est ce que fait Élise, végan assumée et véritable référence dans le domaine de l'éthique animale. Certes, elle ne me transformera pas en végan du jour au lendemain (ni même jamais, je crois bien), mais elle me pousse à remettre en question certains choix alimentaires. C'est bon pour mon bedon, mon frigo, mon portefeuille et ma planète, ça.

Lesley Chesterman
Les critiques de Lesley dans The Gazette me font rire et réfléchir. Même s'il nous arrive de nous «pogner» sur Twitter dès qu'il est question de blogueurs, d'éthique, de marques et de firmes de RP, je la respecte énormément. Elle a une grande gueule et sait s'en servir, non pas pour démolir, mais pour critiquer de façon juste (chose que je ne fais pas) et aussi pour souligner quand c'est bon (une chose essentielle).

Marie-Soleil Michon
La foodie officielle de Ricardo a tout pour elle, ou presque: du goût, du talent à la télé et à l'écrit et une bouille absolument sympathique. Je m'ennuie de son émission La liste (le show préféré des obsessifs-compulsifs) et, même si ça n'a aucun rapport avec l'alimentation, je savoure son animation à C'est juste de la télé. On sent qu'elle aime la vie et la bouffe, sans complexes, et c'est une belle image saine qu'elle nous renvoie.

Mes girls de vin

Véronique Rivest
Comment passer à côté de cette sommelière extraordinaire? Elle qui conjugue talent incroyable, connaissances imposantes et pouvoir de vulgarisation est, à mon avis, une ambassadrice du bon vin idéale. Jamais coincée, avec le propos juste, elle parle de vin à nous rendre la gorge sèche.

Jessica Harnois
Son sourire est si engageant qu'on se verserait un verre immédiatement en la rencontrant. Jessica est à mes yeux l'une des meilleures représentantes de cette nouvelle génération de sommeliers et de sommelières qui se passionnent, au-delà du bon jujus, pour la vigne et ses artisans de façon accessible. Et que dire de son humour! La dernière fois que je l'ai entendue parler (aux Prix du public Desjardins), ça se tapait sur les cuisses.

Mes girls tout court

Ma grand-mère
Impossible de parler de ces femmes qui m'inspirent, me touchent et m'interpellent en cuisine sans parler de ma mamie, à qui j'ai dédié le deuxième tome de Fou des foodies: «J'aurai retenu d'elle, et de ma grand-mère paternelle, la leçon la plus importante de toute: cuisine pour ceux que tu aimes.»

Ma mère
Digne héritière de sa mère, ma mamie Nannie, ma mère est toujours dans tous mes top de femmes inspirantes. Elle-même excellente cuisinière (elle a de qui tenir), elle partage ma passion pour la nourriture. Imaginez-nous toutes les deux dans une épicerie fine... c'est bon pour les affaires! Au-delà du magasinage compulsif, ce qui nous relie, c'est aussi le plaisir de manger avec ceux qu'on aime. Ça adonne bien, on s'aime beaucoup.

Et maintenant?

Ben, on continue de donner des tapes dans le dos virtuelles ou réelles à tous ceux qui le méritent, chaque jour, et ce, peu importe s'ils font pipi debout ou assis.


Un peu de lecture supplémentaire: ce texte de Sylvia Galipeau dans La Presse qui, bien qu'il date de 2011, est encore très pertinent, à mon avis; le débat à Radio-Canada avec Lesley Chesterman sur la raison pour laquelle il y a si peu de femmes dans la haute cuisine gastronomique; cette réflexion d'Alan Richman du New York Times comme quoi les femmes en cuisine sont rebutées par l'attitude macho de leurs collègues.
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