Faque je m'énarve. Dans les deux sens du terme : je suis énarvée par plein de gugusses et je m'autoénarve. Un genre d'énarveception.
J'ai un million d'idées et rien à dire. J'ai mille sujets qui me brûlent les lèvres mais aucun qui me donne de souffle.
J'remplis mes billets de gifs parce que je n'ai rien de beau à montrer.
Scuse, j'étais partie ramasser un cheveu à terre qui brillait dans le soleil. Je suis aisément distraite ces temps-ci. En fait, chaque fois que j'ouvre un Word oubedon un brouillon de blogue, je trouve mieux à faire. Genre ramper à quatre pattes en linge mou pour ramasser des cheveux qui brillent dans le soleil. Faire mon lavage. Ne pas le plier. M'ostiner sur Facebook. Toutes des choses plus distrayantes que de me forcer pour écrire ici.
À quoi ça sert, anyway?
Les jours où je n'écris pas, et ils sont plus nombreux que les autres, tu manges pareil. Moi aussi d'ailleurs. Souvent de la crap. Trop de crap.
Mon téléphone est sur le redial de poula, tout comme mon clavier est sur le redial des blagues poches et des sujets-verbes-compléments. Quand t'écris pour gagner ta vie, écrire pour rien devient rapidement une corvée. Ou une tâche impossible. Comme si mes doigts contenaient un nombre maximum de mots à expulser de façon élégante. Ces mots-là, je suis toujours ben pas pour les gaspiller ici.
Es-tu tanné des photos de bouffe mur à mur dans ton Instagram, dont la moitié ont l'air d'avoir été prises par accident, dans le noir, pendant une crise d'épilepsie? Des selfies au restaurant? Des «regarde comment ma vie est plus belle, plus riche, plus feuilletée, plus croustillante que la tienne»? Es-tu tanné de lire 12 textes quasiment pareils sur une soirée à laquelle t'étais pas invité? Es-tu tanné de sentir la plogue derrière quasiment toute? Que l'ego prenne le pas sur l'assiette? Que le party se passe dans le hashtag et pas dans la bouche? Es-tu tanné que tout soit beau pis fun pis bon, tout le temps?
Moé oui.
Faque je me tais. Anyway, c'pas poli de parler la bouche pleine.