Je suis snob, blogue bouffe de Québec
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Le blogueur, ce con qu'on invite à dîner

18/4/2014

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PIERRE
Justement, change-toi les idées, viens avec moi, tu vas voir, c'est irrésistible, ces dîners!

CHRISTINE
C'est irrésistible d'inviter un malheureux pour se moquer de lui toute la soirée?

PIERRE
C'est pas un malheureux, c'est un blogueur bouffe, il n'y a pas de mal à se moquer d'un blogueur bouffe, ils sont là pour ça, non?
Les théâtreux d'entre vous auront compris la référence au Dîner de cons de Francis Veber. Les foodies, eux, se seront reconnus dans une énième tentative de les faire passer pour des participants de haut calibre au festival du tarlais.

Marre de la moronnerie

Je le dis d'emblée: j'en ai ras-le-goulot qu'on nous fasse un procès constant pour gniochonnerie. Nous, ce sont les blogueurs bouffe, ceux qui se disent foodies (appellation aussi fourre-tout que vin nature, avec ce que ça comporte de bijoux funky et d'échecs au rance goût de nouvelle fermentation malolactique). On se retrouve soudainement la cible de journalistes, de chroniqueurs, parfois de restaurateurs aussi, qui ont trouvé tout un chapelet d'épithètes plus ou moins sympa à nous accoler, en public ou en privé. Cochez celles qui s'appliquent à vous (plusieurs réponses sont possibles):
  • Faux journaliste
  • Ignare
  • Inculte
  • Incompétent
  • Illettré
  • Profiteur
  • Vendu
  • Amateur
  • Superficiel
  • Prétentieux
  • Béotien
  • Une coche en-dessous de la matante qui commente tous les statuts de Ricardo
Parmi celles ci-dessus, je dirais qu'ignare, inculte, incompétent, amateur, superficiel et prétentieux sont venus à l'esprit de bon nombre de lecteurs de la chronique de Philippe Mollé de samedi dernier dans Le Devoir. Et pour cause: il a invité à un véritable dîner de cons des foodies (lesquels, on l'ignore), certains s'affichant «comme critiques gastronomiques sur leur blogue». Six jeunes dans la trentaine ont ainsi partagé la table de M. Mollé, qui a noté puis diffusé leurs remarques peu glorieuses sur le repas. Le but de l'opération? Je me pose encore la question. Si c'était une étude sociologique, pas de chance qu'elle paraisse dans Nature, quand l'échantillon a exactement six sujets. Pour la qualité de la méthodologie, on repassera. Le résultat? Tous ont passé pour de fieffés nonos: aucun n'a posé de question sur le menu qui, selon le chroniqueur, méritait éclaircissement; aucun n'a parlé du poivre japonais; ils ont tous confondu les endives avec les poireaux; finalement, personne n'a parlé de la fraîcheur de la pâte à choux. Vocabulaire limité («paradis», «pas dégueu», «bouffe pour chats»), remarques insipides, aucune curiosité: voilà la conversation de ces foodies, «dont certains influencent les choix de sortie ou de restaurant». Pauvre monsieur Mollé!
Loin de moi l'idée 1) de prendre la défense de tous ceux qui décrivent le futur contenu de leur estomac sur le web, et 2) de critiquer la personne de M. Mollé. Mais réfléchissons un gros 30 secondes (bon, mettons 5 minutes) à la notion de savoir, de critique et de problème.

Ti-Jos pas connaissant

Ces foodies qui ne posent pas de questions, je ne les connais pas. Ceux que je fréquente sont plutôt du type à bombarder le serveur de questions, non pas comme un quiz ou un étalage de culture gastronomique, mais par curiosité maladive. C'est cette curiosité qui amène bon nombre d'entre nous à lancer un blogue. Le crime dont on nous accuse collectivement, soit d'être des incultes enclins à baigner dans la saumure de leur ignorance, est à la fois vrai et faux: on devient blogueur parce qu'on est curieux (on ne s'assoie pas sur nos feuilles de laurier) et on est curieux parce qu'on ne connaît pas tout (on n'étale pas sa confiture). C'est en restant humble que l'on continue d'apprendre et de se cultiver, au lieu de stagner.

Être critique et être un critique

Une fois, j'ai ri au visage d'une relationniste qui me présentait comme une blogueuse professionnelle. Ce n'est ni mon métier, ni ma spécialisation, ni mon gagne-pain. J'aurais l'ego de Gordon Ramsay si je prétendais le contraire. Normal, donc, que je sois en furie quand on dévalue mon ouvrage de passion en disant que je n'ai pas droit à mon opinion sous prétexte que je suis soit inculte, soit prétentieuse.

Le syndrome du même panier, c'est quand on prend six personnes sans visage, sans nom, qu'on note leurs inepties et qu'on annonce que c'est le lot des foodies et blogueurs bouffe. Ça adonne que dans ce sac réutilisable en jute tressée pris à l'expo végé dans lequel on vient de tous nous placer pêle-même, il y a de tout: des ignares qui bloguent, des cuisiniers qui bloguent, des journalistes qui bloguent, des passionnés qui bloguent, et surtout, pas mal de gens qui refusent spontanément l'étiquette de critique.

Si quelques individus aiment dire qu'ils font de la critique gastronomique, est-ce à dire que tous ceux qui écrivent sur les restos sur leur blogue se prennent pour un inspecteur Michelin? J'vous laisse deviner la réponse (on appelle ça une question rhétorique). Perso, j'ai toujours refusé de dire que je faisais des critiques culinaires. J'appelle ça des comptes rendus, soit le résumé d'une expérience, afin de mettre en lumière le fait que toi, moi, le voisin pis la matante qui commente toujours les statuts de Ricardo pouvons aller au même restaurant, le même soir, à la même table, et vivre une expérience différente. On appelle ça la subjectivité (eille, t'es à veille de refaire ton cours de philo de cégep, toé!). 

Cependant, le fait de refuser l'étiquette de critique culinaire ne signifie pas pour autant que l'on s'empêche d'être critique. Les fées du sens critique se sont tout autant penchées sur mon berceau que sur celui de Marie-Claude Lortie, Lesley Chesterman ou Stéphanie Bois-Houde. La différence, c'est que je ne prétends pas être ce qu'elles sont. Je me permets d'émettre des réserves, des commentaires constructifs et des déceptions, mais je ne pose aucun jugement. Être blogueuse ne signifie pas se délester de toute opinion négative et n'encenser que ce qui est fabuleux. Là, on tomberait dans l'opération pub. À l'inverse, personne n'a le monopole de l'appréciation sous prétexte que c'est son boulot et qu'il en sait plus que nous. Ce savoir gastronomique, et la façon de l'exprimer, place le critique comme référence, non comme président à vie et membre exclusif du club des gens qui ont des opinions.

Quand l'existence même est un problème

Plus je relis l'article, plus je nous assimile à ces trolls qui sévissent sur 4chan ou à ces moisissures de salle de bain qui se multiplient le long du joint. Tous ont autant de vocabulaire et de connaissances, tous sont profondément dérangeants au point où on les qualifient de «problème». À preuve:
Autre problème rencontré par les restaurateurs: les foodies qui s’improvisent critiques gastronomiques et publient sur un blogue leurs expériences et découvertes. Ce ne sont pas nécessairement des experts et leurs commentaires se révèlent parfois sans fondement.
— Philippe Mollé, «Les nouveaux foodies»*, Le Devoir, 12 avril 2014
Avouez qu'on se sent apprécié.

Encore là, c'est la question de notre relative ignorance qui fait dire que notre opinion, que nous professons allègrement sur les réseaux sociaux, n'est aucunement désirée ni respectée. Seuls les experts ont droit de cité (ou de citer, c'est selon). Malheureusement pour eux, Internet et les réseaux sociaux n'ont pas grand-chose à faire avec la notion d'expert. C'est le royaume de l'opinion personnelle, avec ce que cela comporte tout à la fois de pertinence et d'inutilité. C'est la beauté de la chose: tout le monde a droit à son opinion, même si les opinions ne se valent pas.

Et puisque les opinions ne se valent pas toutes, il y a naturellement un système d'écrémage qui se met en place chez le lecteur. Cher critique qui s'offusque de notre présence et de notre discours, êtes-vous si convaincu que le lecteur doit être guidé, éduqué et dirigé que celui-ci est incapable de se rendre compte que certaines opinions sont de piètre qualité? Le lecteur qui tombe sur «se steak étai pas pire jai quasiment toute mangée, y'étai bien cuit mais pas trop non plus pis la sauce étai super bonne, jen ai commander deux fois telement quelle etai bon, genre une sauce comme de la St Huber en boite mais en plus meilleur» a, à mon avis, assez de jugeotte pour se dire que le top de la gastronomie de ce blogueur fictif serait probablement le Toujours 2 Pizzas. Si ledit lecteur aime le Toujours 2 Pizzas, il sera heureux de se fier à l'avis du blogueur; dans le cas contraire, il ne reviendra sur le site. Case closed.

Cela ne signifie pas que les blogueurs les plus connus sont forcément et automatiquement les plus savants. Par contre, cela signifie que le lecteur a le choix de ses lectures et que la tâche du blogueur n'est pas d'éduquer, mais bien de partager. De partager ce qu'il aime, ses goûts, ses passions: un blogue est par définition un espace personnel, rempli de «je» (et un brin égocentrique, avouons-le). Ce n'est pas le Larousse gastronomique, ni l'école Le Cordon Bleu. Comme chez les critiques, il existe des blogueurs plus savants que d'autres, plus érudits que d'autres, plus talentueux aussi. Il existe aussi des mauvais blogueurs, de ceux qui devraient cocher toutes les malheureuses épithètes ci-dessus, de ceux avec qui il est toujours douloureux d'être associé, de ceux dont on se défend bien de partager une même passion dans le cyberespace. Heureusement, ceux-là, un peu comme un hoquet, bien qu'irritants au possible, finissent par s'éliminer d'eux-mêmes.

Et soyons honnêtes quant à la puissance de notre influence: personne au Québec n'a le pouvoir, d'un seul tweet ou d'un seul billet, de ternir la réputation d'un chef ou d'un restaurant. Nous ne sommes pas si dangereux, si ce n'est pour votre tour de taille.
* L'article n'est pas disponible aux non-abonnés. On m'a fait suivre le texte, que je ne peux reproduire intégralement ici pour d'évidentes raisons de droit d'auteur. Il faudra donc vous fier à mon compte rendu et à ma bonne foi.

Comme il faut rendre à un certain gars ce qui appartient à un certain gars, je tiens à dire que l'idée du Dîner de cons est tirée d'une discussion avec Le sommelier fou. Vous devriez lire son blogue le 26 avril, paraît que ça sera juteux, epic et plein d'autres adjectifs.
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À la table exquise (oh-oh) du Louis-Hébert

17/4/2014

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Rien n'est à mon épreuve quand il est question de manger. À preuve: j'ai bravé hier les bourrasques de vent menaçant de me transformer en Soeur Volante (incluant le brushing relevé des deux côtés comme un ti-casse de nonne), la neige favorisant les crises nerveuses et les moins mille degrés pour découvrir le menu midi du Louis-Hébert dans le cadre du festival Québec Exquis.

Pour partager ma table et les soupirs météorologiques, j'ai enrôlé Camille Brunelle, qui fera ici un caméo en tant que poussin blogueur (vous aurez ainsi une version Frontback de notre dîner, avec mises en abyme de la blogueuse bloguée et de la photographe photographiée).

Le Louis-Hébert s'inscrit dans la grande tradition française de la gastronomie de Québec. Le chef, Hervé Toussaint, est d'origine lorraine. Partout, de la salle à l'assiette, on sent l'influence des vieux pays: nappe blanche, service poli au possible, corbeille de pain avant même d'avoir posé son fessier sur la chaise, «eau plate ou pétillante?». Pas de doute (au cas où vous n'auriez pas compris): on est ici dans le traditionnel pur. Ne cherchez pas la cuisine ouverte, le dernier opus d'Arcade Fire, les manches tatouées ou le bacon dans tout; on n'est pas au Bistro Chez Hipster ici.

Dans l'assiette, donc, pas de kale ni d'huile d'argan ni de splouch de sauce peint dans le fond d'un 2 pieds par 2 pieds de céramique de salle de bain. En entrée, Camille et moi avons choisi en coeur le pressé de foie de lapin avec oignons confits, ronchonné que c'était pas super photogénique et vidé la corbeille de pain à force d'y étaler du petit lapin.

Le plat principal, lui, s'est davantage laissé immortalisé, faisant l'amour à la caméra de ses yeux doux de salade au canard confit avec sauce de bleuets séchés et lançant un Cheese! de son Gaulois de Portneuf frit, fruit de l'association du chef avec la Fromagerie de la Ferme Ducrêt pour la durée du festival. D'ailleurs, j'aurais bien éliminé toute la salade pour n'avoir qu'un immense bol de fromage frit et de canard. Mais ça, c'est juste moi.
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Si l'envie vous prend de profiter de cette quatrième édition de Québec Exquis au dit resto susmentionné, ne faites pas la même gaffe que moi et commandez la panna cotta en dessert. Pas que je regrette ma tarte à l'ananas et à la noix de coco, comme un p'tit piña colada à la fourchette, mais c'était vraiment mieux dans l'assiette de la voisine. Camille, avec sa luck de la débutante, est tombée sur le dessert magique. Sur la délicate panna cotta trônaient de beaux quartiers d'orange sanguine, surmontés de zestes d'orange confite. Clairement, mon invitée a délicieusement consommé sa portion journalière de vitamine C.
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Pas cher, pas cher, comme dirait un vendeux de cossins cheap dans l'Sud: avec Québec Exquis, qui se déroule jusqu'au 27 avril dans 20 restaurants participants, on peut dîner (20$) ou souper (40$ ou 50$) dans de très bonnes tables de la ville et découvrir des artisans agroalimentaires de partout dans la région. C'est l'excuse rêvée pour dépenser un p'tit brin avant de recevoir son avis de cotisation de Revenu Québec.
Comme d'hab, merci à Sylvie Beaulieu de Tac Tic Marketing pour l'organisation et à Québec Exquis pour l'invitation.
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Les stats du FoodCamp Québec 2014

13/4/2014

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Chus pas ben ben bonne en mathématiques, comme en témoigne mon bac en lettres. Mais juste pour vous, j'ai compilé tous les faits saillants du troisième FoodCamp Québec sous formes de chiffres simples et agréables à consulter qui vous donneront l'impression d'avoir raté le truc du siècle (ou d'avoir vécu le truc du siècle, selon où vous étiez le 12 avril 2014).
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En chiffres...

1 612... and counting
Nombre de tweets envoyés pendant le FoodCamp #foodcampqc

546... and counting
Nombre de photos de bouffe et de #selfiedefoodie sur Instagram

3, 4 et 2
Mes pole positions sur Twitter pour la journée d'hier: 3e plus active, 4e avec le plus d'impact et 2e fournisseuse de tweets «originaux»

12
Nombre de fleurs que je viens de me lancer avec la statistique ci-dessus

10
Nombre de chefs sur scène

4/10
Nombre de chefs qui ont parlé d'agar-agar (Baptiste Peupion, Stéphane Roth, Patrice Demers et Anne Desjardins)

4
Nombre de fois où il aurait fallu prendre une shot pour le jeu à boire de l'agar-agar (chaque mention exige un shooter)

3
Nombre de crognets que j'ai mangés en profitant des restants au salon média

0
Nombre de crognets qu'il est resté après le passage du troupeau de blogueurs au salon média

2
Nombre de selfies faits avec les chefs et les blogueurs au salon média (sans compter les 12 prises rejetées prouvant que je suis néophyte en titi quand il est question d'immortaliser mes dents et mon nez en un égoportrait)

500
Nombre de personnes qui ont fait «oooooooohmiaaaaaaam» en même temps quand Stéphane Roth du Patriarche a dit le mot bacon

147 (approx.)
Nombre de personnes qui ont changé d'idée quand Stéphane Roth a fait de la glue à base d'encre de seiche

2
Nombre de seiches tuées pour pouvoir faire le plat de Stéphane Roth et les bouchées de Marie-Chantal Lepage

10+
Nombre estimé d'éléments dans le fabuleux dessert à l'assiette de Patrice Demers

155 (approx.)
Nombre de filles qui ont décidé d'épouser Patrice Demers après avoir goûté sa bouchée

172 (approx.)
Nombre de filles qui ont fait un «oooooooh» de déception quand Martin Juneau a annoncé qu'il se mariait cet été

4
Nombre de fois que le iPad de la fille d'en arrière a sonné (vu que le Foodcamp est toujours un excellent moment pour faire du FaceTime avec ta belle-mère)

1 livre
Quantité de beurre nécessaire pour faire la hollandaise au blender de Martin Juneau (plus 6 ou 8 oeufs, selon le moment de la présentation où t'as noté la recette, jus d'un demi-citron et cognac au goût)

x = beaucoup
Nombre d'émissions écoutées et de recettes testées par l'adorable madame super fan de Patrice Demers

500+
Nombre de signatures que la pétition potentielle de la madame super fan recueillera afin de forcer Canal Vie à mettre les émissions de Patrice en DVD

64 °
Température des oeufs pour les bénés de Martin Juneau

2,50 $
Hausse estimée du prix des bénés de Martin Juneau pour décourager les gens de toujours en commander

30 minutes
Temps alloué à l'équipe du Pied Bleu pour dépecer et transformer un demi-cochon en charcuteries

2
Nombre d'oreilles de porcelet qu'on peut pocher et transformer en lardons

2
Nombre de pieds de papier alu nécessaire pour boucaner un saumon minute comme l'a proposé Jérôme Ferrer

1 000 $
Prix de la carte-cadeau offerte par Jérôme Ferrer sur Twitter

302
Nombre de partages du selfie de Jérôme Ferrer et Marie-Chantal Lepage pour le tirage de ladite carte-cadeau

3
Nombre total de tweets de la fille qui a gagné ladite carte-cadeau

∞
Mon niveau de jalousie atteint avec le tirage de ladite carte-cadeau

3,50 $
Coût pour faire soi-même 500 ml de ricotta maison avec la recette de Danny St-Pierre

1 490 $
Économies réalisées en achetant un mortier et un pilon, car comme le dit Danny St-Pierre, «le mortier est le nouveau Thermomix»

1+1+1/2+1
Nombre de dégâts faits par Marie-Hélène Harnois, comprenant deux cafés, une demi-boulette de volaille et un couteau plein de fromage

8 956 $
Montant approximatif de la poursuite que pourrait intenter le voisin de Limoilou contre Stéphane Modat pour vol de branches de haie de cèdre

n
Variable dont la valeur inconnue représente le nombre de morceaux de chocolat Dulcey de Valrhona dont je me suis gavée parce qu'on a laissé traîner un bol à ma portée

12
Nombre d'heures de plaisir que j'ai passées au Foodcamp encore cette année

... et en images

Le FoodCamp, c'est tout ça et c'est aussi l'occasion de faire de superbes rencontres: oui, des chefs (qui sont comme nos rock stars à nous, foodies, l'héroïne et les femmes légères en moins) (enfin, j'espère), mais aussi d'autres amateurs de gastronomie, qu'ils soient du grand public ou de la communauté de blogueurs que je prends toujours plaisir à côtoyer.

Cette année, le Château Frontenac et l'équipe de l'événement nous gâtaient: nous avions un salon média pour nous, et la tapisserie était parfaitement assortie à mes cheveux. Quel luxe! Sans blague, ça fait toujours du bien d'être chouchoutée. On sent alors que notre travail (ou plutôt cet ouvrage de bénévolat, de coeur et de tripes qu'est le blogue) est apprécié. On a pu faire des selfies avec les chefs et se reposer d'avoir couru comme une sprinteuse olympique histoire d'obtenir sa place habituelle (c'est en avant ou pas pantoute avec moi). On a fait aussi des trucs plus constructifs et moins vaniteux: profiter du moment pour être avec des gens qui partagent notre passion et qui ne trouvent pas ridicule cet enthousiasme débordant dont on peut parfois faire preuve (ou sinon, profiter du moment pour être quand même la personne la plus motivée dans la place) (pour voir à quel point je suis motivée avec mes dents et mon nez, c'est ici (Radio-Canada) (ici... la pognez-vous?).

Résumer le FoodCamp se fait difficilement. Faut y être pour comprendre, c'est un peu comme une grosse inside culinaire.
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Les photos de ce billet ont été prises à l'aide d'un téléphone Nokia 1020 qui m'a été prêté. Les photos carrées ont été légèrement retouchées dans Instagram.
Merci à l'équipe de Nokia pour l'essai!

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Les fiiiiiiilleuh, ça mange comme ça

6/4/2014

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Et pas autrement: ton utérus te dicte une diète de demi-bébés carottes (hooon, des bébés! mon but dans la vie!) et de queues de tiges de laitue (tu vois le message freudien?), et rien d'autre.

De comment de quossé, que tu m'dis? De ça: les hommeuh, ça mange de la viande, du steak, des trucs qui saignent et qui sont pleins d'fer et de testostérone (genre du bacon shooté aux stéroïdes avec une sauce au sang et une douzaine de piments Bhut Jolokia, pis que j'en vois pas un chialer). Les fiiiiiiilleuh, ça ne touche pas à ça. Oh que non! Pis que j'te vouèye approcher d'un couteau, toé. C'est réservé aux porteurs de couilles!

Quoi, tu ne le savais pas? C'est le magazine français Beef! qui le dit avec son slogan «Pour les hommes qui ont du goût»: les femmes prennent trop de place en cuisine (mais continue d'aller m'faire un sandwich, chérie) et, avec leurs petites mains délicates bonnes uniquement pour le point de croix et la branlette (sans oublier la sénnouiche, mais uniquement après s'être lavé les mains), elles ne peuvent pétrir le pain su'l sens du monde, action qui demande «force, vigueur et résistance physique» (et je cite), trois choses qu'on ne saurait décemment demander à quelqu'un dont le corps a été conçu entre autres pour accoucher. Dixit Le Nouvel Obs, «les sujets sont très centrés sur des "jouets" très masculins comme le couteau».

Femme! Lâche tout de suite cet instrument tranchant! N'as-tu pas lu? La bavette que tu prépares pour ton hommeuh, tu dois la couper avec une lime à ongles. Ou une pince à épiler. Ou un autre instrument dont tu as la maîtrise, comme un fer à friser ou à repasser, idéaux pour les grilled-cheese. Et essaie de ne pas scraper ta mani-pédi ce faisant, ce serait gênant. Tu te mettrais à brailler pis toute, pis Dieu sait que t'es pas mal bonne là-dedans, avoir des émôtionnes pour ton vernis. C'parce que tu manges pas assez de fer pis de testostérone, c'pour ça.

Du yogourt pour ceux qui pissent debout

Le marketing genré, on ne s'en sort pas. Tout est divisé en sexes, que ce soit le déodorant, le Kinder Surprise, le marteau («aoooooon, y'é fleuri rose!»), le rasoir et les bas. Déjà là, c'est limite débile. Mais avec la nourriture, on atteint de nouveaux sommets (ou plutôt bas-fonds) de bêtise quand on décide qu'il est impératif de créer un yogourt destiné aux hommes. Vu qu'il n'y a rien de plus émasculant que de passer à la caisse avec un pot de Liberté Méditerranéen, parce qu'y'a pas de pitoune à moitié nue sur l'emballage. Vous savez de quoi j'parle, les gars. J'le sais qu'en dedans, vous pleurez (façon de parler) de honte qu'aucun fabricant de lait boosté aux bactéries n'ait pensé à mettre un dessus de Hustler ou un John Deere su' son pot. C'est fichtrement gênant, tout ça.
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Powerful Yogurt nourrit ton 6-pack bien épilé.
De même, aucune propriétaire de glandes mammaires naturellement développées ne songerait à acheter un vin qui ne vient pas en sacoche. Une bouteille de vin, ça matche juste pas avec mes souliers, ok? Pis c'est pas ergonomique: comment je fais pour pousser mon panier rempli de tampons pis de coupe-faim à la pharmacie si je suis passée à la SAQ avant pis que j'ai les mains pleines de grosses bouteilles avec un goulot pis toute? Je vais te le dire: je ne peux pas le faire. C'est pourquoi y'a un bon marketeux quelque part qui est venu à ma rescousse et qui a pensé à faire un emballage qui règle mes grandes tragédies du quotidien.
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«Est-ce que cette sacoche de vin me grossit?»

Interdit aux ovaires

Bien entendu, selon toute logique, il est plus facile de dévorer un gros burger plein d'bacon pis dégoulinant de sauce bébécue si t'es un gars en t-shirt et en jeans de chez Gap que si t'es une badass mutante bleue. C't'ivident. R'garde.
Et ça, c'est quand t'as le droit de toucher à un hamburger, même si c'est pour quelques secondes le temps de te transformer en monsieur. Le reste du temps, fille, pense-y même pas: la barre de chocolat, tu l'auras pas.
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Eille, directeur du marketing de Nestlé qui a pensé à ce charmant slogan: t'as vraiment bien fait ta job. Ta barre de chocolat, je ne la veux pas. Je risquerais ben trop d'avoir envie de te l'enfoncer là où j'pense. Ça doit être les hormones qui parlent, je suppose.

Mes chromosomes m'empêchent de manger du beurre

Lis la description ci-dessous pis on s'en jase après.
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Alors, tu remarques quelque chose? «Le menu est conçu autant pour les femmes que pour les hommes.» Dieu merci! Moi qui croyais devoir rester à la porte comme une chienne bien élevée pendant que mon homme se gave d'ailes de poulet piquantes pis de shooters de Jack, comme le vrai mâle viril qu'il est, si possible en se frappant sur la poitrine comme façon gorille au dos argenté d'un documentaire sur la vie de Jane Goodall.

Merci, Jack Saloon, de préciser que moi, ma tite ploune et mes envies de légumes sont les bienvenues. Je me sens rassurée. Sers-tu aussi de la bière faible en calories qui vient dans une bouteille rose? C'est que j'dois rentrer dans un bikini c't'été, pis j'ai mis du beurre su' mes toasts le 25 décembre pis j'ai pas encore perdu les 3 grammes que ça m'a fait prendre.

Dans un monde idéal, tous les sexes (le tien, le mien, celui du voisin et les autres) auraient le droit de manger la même affaire sans qu'on en fasse tout un plat. En réalité, on divise encore toutes les sphères de l'activité humaine en genres, y compris les besoins primaires. Je comprends aisément, même sans en avoir fait l'expérience, qu'il soit plus pratique pour un homme d'uriner debout. Cependant, en quoi est-ce plus logique que mon chum se nourrisse de beurre, de gras, de viande et, disons-le, de fun, alors que moi, je sois condamnée à manger de la salade, et en plus à culpabiliser après vu qu'y'avait trois croûtons dedans? Pourquoi mon chum aurait-il le droit de préférer le vin rouge, alors que je devrais me contenter de m'habiller en rose et d'en boire aussi? (Surtout que les chiffres nous disent le contraire: les femmes aiment le rouge, et ne se sentent pas trop connes d'en parler... heureusement.) Et si tu as de la difficulté à te définir selon les deux genres établis, tu manges quoi? Ta main pis tu gardes l'autre pour demain?

Gang, on a un problème quand on décide de ce qu'un sexe doit manger en fonction de critères arbitraires et, disons-le franchement, profondément imbéciles et rétrogrades. Les femmes ont le droit d'aimer le steak et le beurre et la laitue, pis dans la même assiette si ça leur tente. Tu n'as pas à te sentir plus femme si tu commandes une salade au resto, et ton chum n'a pas à se ramasser chez le psychiatre à remettre en question sa virilité s'il aime les smoothies au tofu soyeux. Y'a assez de crème glacée pour tout le monde, et ce, peu importe le ti-bonhomme auquel tu te fies pour pousser la porte des toilettes.
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