Pour partager ma table et les soupirs météorologiques, j'ai enrôlé Camille Brunelle, qui fera ici un caméo en tant que poussin blogueur (vous aurez ainsi une version Frontback de notre dîner, avec mises en abyme de la blogueuse bloguée et de la photographe photographiée).
Le Louis-Hébert s'inscrit dans la grande tradition française de la gastronomie de Québec. Le chef, Hervé Toussaint, est d'origine lorraine. Partout, de la salle à l'assiette, on sent l'influence des vieux pays: nappe blanche, service poli au possible, corbeille de pain avant même d'avoir posé son fessier sur la chaise, «eau plate ou pétillante?». Pas de doute (au cas où vous n'auriez pas compris): on est ici dans le traditionnel pur. Ne cherchez pas la cuisine ouverte, le dernier opus d'Arcade Fire, les manches tatouées ou le bacon dans tout; on n'est pas au Bistro Chez Hipster ici.
Dans l'assiette, donc, pas de kale ni d'huile d'argan ni de splouch de sauce peint dans le fond d'un 2 pieds par 2 pieds de céramique de salle de bain. En entrée, Camille et moi avons choisi en coeur le pressé de foie de lapin avec oignons confits, ronchonné que c'était pas super photogénique et vidé la corbeille de pain à force d'y étaler du petit lapin.
Le plat principal, lui, s'est davantage laissé immortalisé, faisant l'amour à la caméra de ses yeux doux de salade au canard confit avec sauce de bleuets séchés et lançant un Cheese! de son Gaulois de Portneuf frit, fruit de l'association du chef avec la Fromagerie de la Ferme Ducrêt pour la durée du festival. D'ailleurs, j'aurais bien éliminé toute la salade pour n'avoir qu'un immense bol de fromage frit et de canard. Mais ça, c'est juste moi.