Surpris de me voir un verre de blanc à la main, en l'occurrence un Crémant Wolfberger? Sachez qu'il m'arrive fréquemment de troquer le Bordeaux (provenance et couleur) pour un vin blanc. Et comme je suis aussi téteuse en blanc qu'en rouge (on parle bien de vin, là, et pas de ma tenue vestimentaire, je suis téteuse peu importe ce que je porte), ma prédilection va spontanément aux vins alsaciens, peut-être parce que j'en ai un peu contre les chardonnays tout fruit ultra boisés beurrés du Nouveau Monde (vous voyez, je lis mon Cellier...). Ça tombait donc drôlement bien que je gagne deux billets pour la soirée Alsace au menu au restaurant Rumi.
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... j'ai essayé le « Mardi grilled-cheese » à La Korrigane, jeune microbrasserie du quartier Saint-Roch. Même si je déteste la bière, je dois avouer qu'en pleine canicule, accompagnée d'un grilled-cheese au cumin et au smoked meat, la petite blonde se laisse bien boire. Terrasse très sympa (tant qu'on n'est pas regardant sur la fumée, malheureusement). ... j'ai enfin trouvé une crêperie sur le pouce, au Marché du Vieux-Port de Québec. Marche ou crêpe (toudoum-tsss) offre un menu assez étendu de crêpes sucrées et salées, le tout en arrière d'un minuscule comptoir. J'ai été impressionnée par la qualité des produits et de la confection, la crêpophile que je suis a été ravie de cette découverte (moins par le fait d'avoir à partager avec fiancé gourmand). Boni : les employées sont tout sourire et n'ont pas eu l'air à se formaliser du fait que j'étais en train d'applaudir de joie en sautillant à la vue de ma crêpe ultra-beurre-ultra-sucre-ultra-plaisir. ... j'ai bu une maudite bonne sangria au Midori. Ce n'est pas particulièrement exceptionnel, mais la photo est jolie et c'était drôlement bon. Ne me demandez pas la recette, ça a été toute une saga pour la retrouver et nous l'avons perdue tout de suite après avoir fini le pichet.
Ou Au Pied de Cochon, pour ceux qui se grattaient le coco en le googlant. Grâce à la générosité de la cousine (et amie) de mon fiancé, qui le savait gourmand, nous avons hérité d'un petit pécule à dépenser au temple de la dégustation de Babe sous toutes ses formes (et parties). Les attentes étaient hautes, car à en croire mon fil Twitter, j'étais partie pour le souper de ma vie, rien de moins. J'ai alors mis une jolie robe, histoire d'être présentable au paradis si jamais mon foie démissionnait entre deux organes gras du même nom piqués à deux bienheureux et savoureux canards. Quatre choses m'ont frappée dès l'entrée :
Nous avons été sages : une entrée à partager (et quelle entrée!) et un plat chaque. Je vous vole le punch tout de suite : même pas de dessert. J'étais rassasiée juste à lire le menu, alors imaginez après l'avoir subi...
Le Apollo Bistro (ou Concept, on ne sait plus) change de vocation comme une fille de 16 ans pendant un test d'orientation. Autrefois bar à tapas comprenant une mini-succursale de la SAQ sur mesure, après avoir ouvert avec un concept de chassés-croisés pas toujours clairs, il a maintenant repris le concept du Apollo (le vrai restaurant, qui en plus était ouvert juste en face, ce qui garantissait que la moitié des clients entrant dans l'un ou l'autre des restaurant voulaient en fait aller dans l'autre et pas dans l'un) pour devenir un apportez-votre-vin. Le « vrai » restaurant, lui, a mis fin au quiproquo en déménageant beaucoup plus loin (au 1333, rue University, pour les curieux et ceux qui ont suivi sans se perdre; je savais que j'aurais dû faire un graphique). Malgré tout ça, j'ai toujours apprécié l'approche d'Apollo (le chef, cette fois-ci!) et, surtout, sa cuisine qui se lance dans tous les sens sans jamais avoir l'air de s'éparpiller. Quand on sort une aussi bonne bouteille qu'un Château Lafite Rothschild 1986 (moment de recueillement), surtout dans un restaurant, il est plus que primordial que l'assiette soit de qualité pour accompagner le verre. Et bien que le thaï d'à côté soit savoureux, ce n'est pas exactement la bonne cuisine pour mettre un tel vin en valeur. Le choix du Apollo s'imposait de lui-même : il est rare de trouver un aussi bon restaurant qui ne vienne pas avec une carte des vins.
Comme nous étions les premiers arrivés, nous avons bénéficié du choix des sièges. Étant plutôt fouineuse, j'ai foncé pour m'approprier la banquette juste à côté de la cuisine, qui est totalement à aire ouverte. Nous en avons d'ailleurs profité pour copiner avec le chef, qui n'est pas Giovanni Apollo, mais tout aussi bavard et sympa et talentueux. Notre serveuse, à ma demande, a réfrigéré le vin quelques instants (il n'avait pas trop aimé sa petite balade dans le Mile-End à la chaleur de l'après-midi) et l'a mené à sa froide cachette en le tenant comme un nouveau-né. Attentionné, le service, vous dites? Pour ouvrir la bouteille, ils s'y sont mis à trois. Il faut dire que 25 ans d'âge avaient asséché le bouchon et que c'est avec une précision de chirurgien sushiman dans ses temps libres que le chef a réussi à déboucher la bouteille sans aucune miette. Et c'est alors qu'ont commencé le plaisir et l'allégresse. Ah oui, nous avons mangé aussi. Et très bien, à part de ça. Je considère que je possède un vocabulaire, surtout culinaire, assez étendu. Mais après avoir mangé à la table d'Anne-Sophie Pic, probablement la femme chef la plus célèbre du monde, j'ai manqué d'adjectifs pour qualifier ma soirée. À toutes les questions des serveurs et sommeliers, je répondais : « Extraordinaire! Fabuleux! Euh... et extraordinaire! ». Et non, je n'ai pas été téléportée à Valence, mais plutôt à Montréal, au restaurant hôte Toqué!, dans le cadre du volet des arts de la table de Montréal en lumière. Nous avons amorcé la soirée avec une mise en bouche accompagnée d'un verre de champagne de circonstance (le champagne est toujours de circonstance, si vous voulez mon avis...). Un champagne Fleury, élaboré uniquement à base de pinot noir, cépage qui lui donne une légère couleur rosée. Ça se boit comme du petit-lait et ça accompagne à merveille le trio de bouchées : mini macarons au thé fumé, fourrés à la mousse d'oeufs d'omble, bille de foie gras au zeste de yuzu et guimauve salée aux arachides. C'est surprenant, c'est divin et l'on est déjà convaincus alors qu'aucun service officiel n'a encore été mangé. Puis, vient l'amuse bouche. Nous avons jeté un coup d'oeil au menu (j'étais trop curieuse pour garder la surprise) et je me suis dit : tiens, une autre crème brûlée au foie gras. J'adore, mais c'est dans l'air du temps. Je laisse la chance au coureur. Cette crème brûlée, contrairement à toutes ses prédécesseures, est servie tiède, avec une émulsion à la pomme verte. La tiédeur du plat fait bien mieux ressortir la texture soyeuse, grasse du foie, que la froideur habituelle. Je suis agréablement surprise. Mon fiancé a la brillante idée d'utiliser la mie pour nettoyer le bol. On aurait presque pu remettre le bol sur l'étagère. Ensuite, mon palais est étonné par le plat de betterave plurielle (un jeu sur les textures, betteraves en mousse, rôties, peut-être grillées) au café Blue Mountain et à l'épine vinette (un petit fruit indigène, semblable à une petite canneberge). Le goût du café ressort vraiment, mais sans amertume. À la première bouchée, je suis perplexe : c'est très salé. Je suis inquiète. C'est une erreur de débutant. Puis, la bouchée terminée, c'est l'acidité de la betterave qui ressort, et le sel prend tout son sens. |
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