- Rien, à part peut-être un shack à patates en banlieue de Saint-Henri-de-Taillon, n'est moins prétentieux que ce décor, convivial au possible (pas le choix, comme les serveurs portent probablement des gaines amincissantes pour arriver à passer entre les tables très rapprochées, ou alors ils ne mangent pas là), avec le bois omniprésent et l'immense miroir. On est loin de l'ostentation frenchie du Saint-Amour ou de l'abus de branchitude de trop-de-restos-coupables-pour-n'en-nommer-qu'un-seul;
- Le service est impeccable. J'ai rarement été aussi bien servie de toute ma vie. Pas un détail n'échappe à nos deux-trois, je ne sais plus, serveurs, mais jamais nous n'avons eu l'impression d'être observés. Tous sont avenants, sympathiques mais pas trop familiers;
- C'est très en demande, surtout un vendredi soir. J'ai même pu observer une chicane de couple en direct dans la rue, la demoiselle désirant visiblement attendre deux heures pour avoir un table, alors que son mari et ses beaux-parents préféraient opter pour le shish taouk du coin. Elle en a presque pleuré;
- Le pain est criminellement bon. C'est quoi l'idée de servir autant de délicieux pain à volonté chez le roi du cochon et du foie gras? C'est pas comme si j'allais ressortir de table affamée...
L'assiette de cochonailles a été notre baptême du gras. Rillettes, tête fromagée, gelée de boudin, saucisson, pâtée de campagne et un petit oeuf, parce que tout ça manquait de protéines. Quand on dit que tout est bon dans le cochon, cette assiette rend justice au bon vieil adage. Je crois que c'est la meilleure façon de découvrir la cuisine du PDC, mais peut-être pas de convertir vos amis végétariens.
Et mon désenchantement a peu à peu commencé. Bien sûr, c'est gras, je n'étais pas surprise, certainement pas avec les quatre-cinq tranches de foie gras par-dessus. Mais je me suis interrogée sur la nécessité dudit foie. Oui, Martin Picard en a fait son symbole, il l'a probablement tatoué sur le coeur. On y allait un peu pour ça d'ailleurs. Mais de là à en mettre partout? Même là où ça n'apporte rien de plus au plat? J'étais dubitative. Et mon homard était légèrement tirailleux alors que l'assiette était borderline tiède, signe probablement qu'elle a attendu son ami le burger qui allait à mon fiancé. C'était bon, certes, mais très très très salé, très gras et pas très chaud sont des bémols qui irritent.