Comme nous étions les premiers arrivés, nous avons bénéficié du choix des sièges. Étant plutôt fouineuse, j'ai foncé pour m'approprier la banquette juste à côté de la cuisine, qui est totalement à aire ouverte. Nous en avons d'ailleurs profité pour copiner avec le chef, qui n'est pas Giovanni Apollo, mais tout aussi bavard et sympa et talentueux. Notre serveuse, à ma demande, a réfrigéré le vin quelques instants (il n'avait pas trop aimé sa petite balade dans le Mile-End à la chaleur de l'après-midi) et l'a mené à sa froide cachette en le tenant comme un nouveau-né. Attentionné, le service, vous dites? Pour ouvrir la bouteille, ils s'y sont mis à trois. Il faut dire que 25 ans d'âge avaient asséché le bouchon et que c'est avec une précision de chirurgien sushiman dans ses temps libres que le chef a réussi à déboucher la bouteille sans aucune miette. Et c'est alors qu'ont commencé le plaisir et l'allégresse.
Ah oui, nous avons mangé aussi. Et très bien, à part de ça.
Malgré l'attrait du menu à la carte, qui change selon les arrivages, nous avons tous les deux opté pour la table d'hôte qui nous promettait, outre du filet mignon et du foie gras, un rapide tour de la gastronomie mondiale en quelques arrêts. Et, pour un léger supplément, le voyage comprenait deux arrêts en République de la Truffe Noire Fraîche. J'embarque!
Le souper a démarré tout en fraîcheur avec un gazpacho, léger pesto et parmigiano reggiano, présenté joliment. Trois gorgées et c'est terminé, mais c'est juste assez pour ouvrir l'appétit en beauté. Chapeau pour l'utilisation subtile du pesto, qui complimentait le gazpacho sans l'écraser.