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Petit précis d'importation pas si privée que ça

15/11/2011

1 Commentaire

 
Dans la vie, il y a de ces invitations qui ne se refusent pas. Je n'ai pas eu besoin de trouver une tête de cheval ensanglantée pour accepter avec diligence l'offre de visiter le Salon des vins d'importation privée organisé par le RASPIPAV. Carnet en main, accréditation média au cou, je suis donc partie à une date en tête à tête, au-dessus d'un verre (ou deux, ou cinq) avec cette belle méconnue qu'est l'importation privée.
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Pour faire simple (dans le sens de «simplifier»)

L'importation privée, ça mange quoi en hiver? Ceci : des agences privées (parce qu'indépendantes de la SAQ) choisissent elles-mêmes leurs vins, soit directement du vigneron, soit par le biais de négociants. La SAQ a tout de même son rôle à jouer : elle fixe les prix et assure la livraison des produits. L'IP, comme on l'appelle par son petit nom, est donc un complément à l'offre de la SAQ, et non une compétition. Elle permet d'offrir aux consommateurs des produits différents, d'élargir l'offre vinicole. Le buveur averti a tout intérêt à en faire son amie!

On jase, on jase...

Dès mon arrivée au salon, j'ai été gâtée pas possible : on m'a présentée à Alain Rochard, président du RASPIPAV qui, comme s'il n'était pas déjà assez occupé comme ça, est aussi vigneron, restaurateur et agent. Il a tout de même pris le temps de me raconter l'IP et de répondre à quelques questions (improvisées!). Sa «mission» : rendre accessible l'IP, qu'elle cesse d'avoir l'air d'une chasse gardée de restaurateurs et de professionnels (qui constituaient quand même une bonne partie du public présent). Ici, on ne courtise pas que les pros : le particulier, connaisseur ou pas, a droit au même accueil, au même service. Le salon est l'occasion privilégiée pour goûter, découvrir (car les agences offrent souvent des vins d'appellations méconnues), apprendre (si je dis que je suis sortie de là avec un léger tournis, qui croira que ce n'était pas à cause du vin?) et, surtout jaser, jaser beaucoup avec les vignerons (un plaisir dont je ne me suis pas privée).

Selon Alain, les vins offerts en IP sont souvent plus près des sols : les vignerons essaient de mettre en valeur des cépages plus adaptés au terroir. Trois mots lui viennent spontanément pour décrire ces vins : originalité, différence et changement. Beaucoup de vins nature, de vins issus de la biodynamie, donc une conscience des réalités environnementales. C'est aussi une pratique plus «risquée» : les vins nature se conservent moins bien, alors les agences d'IP prennent des risques que la SAQ ne peut se permettre. Pour le meilleur comme pour le pire, mais heureusement pour le consommateur, plus souvent pour le meilleur.

... et on boit un peu

Comme j'ai beaucoup de scrupules à recracher un vin qui m'est offert, à fortiori s'il est bon, j'ai été drôlement sage et ne m'en suis tenue qu'à quelques verres. Tout de même, parmi ceux-ci, certains ont su se démarquer :

Cidre de glace Clos Saragnat
Ce n'est pas la première fois que j'en parle ici. Pour moi, le Clos Saragnat, ça goûte le Toqué (et donc l'enfer... parce que c'est plus fun que le ciel). Exceptionnellement, il est disponible à la SAQ (certains millésimes). Année après année, il continue d'être un produit d'exception. Ses pommes, récoltées gelées, donnent ce goût presque de caramel et cette couleur de scotch. Sucré juste comme il faut, soit de façon assez traître pour vous en faire reprendre un verre. (Agence La QV)

Château Vilatte, crémant de Bordeaux 2009
Je sais, c'est un peu ridicule cette obsession des (et de) Bordeaux. Que voulez-vous, j'y ai vécu, j'y ai appris à aimer le vin (une sacrée chance), c'est pour moi tout naturel de m'y tourner. Tout de même, le crémant de Bordeaux du Château Vilatte à base de sémillon, concocté par Stefaan Massart, est plus doux qu'une blanquette de Limoux ou du champagne. Ceux qui aiment ouvrir un petit mousseux (Noël s'en vient, justement) seront séduits par son côté fruité-mais-pas-trop-sucré-mais-pas-trop-bref-juste-assez-et-pas-trop-sec-que-ça-pique. (Agence Vinealis)

Vignobles Bodillard, Morgon Tradition 2009
J'aurais dû, pour la postérité (et le rire) vous filmer le visage de Renaud Bodillard quand j'ai sautillé en applaudissant à la vue de ses morgons. J'ai découvert le morgon et ses charmes grâce au sommelier du Toqué qui, faisant fi de mon dédain des beaujolais, m'a convaincue avec un seul verre. J'ai retrouvé dans le morgon des Vignobles Bodillard ce qui m'avait séduite la première fois : un subtil équilibre entre le fruit, très cerise, presque confituré, un côté un peu épicé, et les légers tannins, trop rares dans le beaujolais, mais qui s'expriment magnifiquement avec les morgons, à base de gamay. Et, championne que je suis, j'ai réalisé le lendemain matin que son morgon, je l'avais déjà bu, avec délice, il n'y a pas si longtemps... Oh, well. (Agence Importations Syl-Vins)

Norman Hardie, pour l'ensemble de son oeuvre
Et une mention plus qu'honorable à la production de Norman Hardie (de grâce, ne confondez pas avec Ed-qui-finit-en-Y, ce serait une insulte), un vigneron ontarien. Son pinot noir, cuvée L 2009 a remporté la cinquième place au Jugement de Montréal 2011 qui avait pour thème «pinot contre pinot». J'ai goûté à son chardonnay Prince Edward County, à son chardonnay Niagara et à son riesling Niagara. Les deux chardonnays, étonnamment très différents, sont de beaux trucs pas trop fruités bien qu'aromatiques, avec une belle minéralité. Son riesling est à mille lieux de ce qui se fait en Alsace, et ce n'est pas péjoratif. Une belle découverte grâce à mes copains de la SAQ Signature, qui m'ont traînée au stand de Vinealis presque au pas de course.

Mais moi, là, je fais quoi si j'en veux, de l'IP?

Acheter en IP, c'est aussi simple que de faire du pâté chinois. Trois étapes, à faire dans l'ordre :

• Goûter le vin, soit dans un restaurant, soit dans un salon ou un événement (beaucoup d'agences organisent, en collaboration avec des restos, des soirées thématiques, comme Symbiose Vins et Cies avec son Qui veut jouer au sommelier? au Cercle). À ce sujet, les sommeliers spécialisés en IP sont de vraies mines d'information (je pense entre autres à Jean-François du Clocher Penché);
• Communiquer avec l'agence qui distribue les vins. Toutes les infos sont disponibles sur le site du RASPIPAV;
• Recevoir sa commande (après avoir payé, bien sûr!) dans la SAQ la plus près de chez vous.

J'ajouterais une quatrième étape : déguster, entre amis si possible. Vous m'invitez?

Envie d'en savoir plus?

• Le site Web du RASPIPAV
• _Un bel article, clair et concis, bien qu'un peu daté, pondu par Vincent Marissal

Envie de boire?

Comme il existe pas moins d'une quarantaine d'agences à travers le Québec, il me serait laborieux de toutes vous les énumérer, et encore plus de les essayer (mais je suis prête à être financée!). Puisque les commandes sont livrées directement à la SAQ, vous avez l'embarras du choix, les agences ayant chacune leur région chouchou, leur spécialité, leurs vignerons. N'écoutez que votre coeur... ou votre foie!

Envie de découvrir?

Quelques restos à Québec où il fait bon boire en importation privée :

Le Moine Échanson
585, rue Saint-Jean

L'Affaire est Ketchup
46, rue Saint-Joseph Est

Le Cercle
228, rue Saint-Joseph Est

Le Clocher penché
203, rue Saint-Joseph Est

(Montréal a son quartier des spectacles, Québec sa rue des importations privées)

J'aimerais remercier du fond du coeur Micheline Vallée pour l'invitation, Marie-France Curzi pour l'accueil digne de celui réservé à une duchesse et Alain Rochard pour la générosité de paroles, de temps et de champagne.

Merci aussi aux vignerons, Stefaan Massart et Renaud Bodillard, pour ces enrichissantes discussions et ce partage de passion.

J'en profite pour saluer Jeff-de-la-SAQ-Signature. C'était un beau message sur ma consommation quand, alors que je l'aborde avec un «il me semble que l'on se connaît», il me répond : «oui, je travaille à la SAQ, tu viens toujours avec ton chum pour faire des dégustations!».
1 Commentaire
Sébastien
15/11/2011 01:44:01 am

Salut! super bel article sur ton blogue!!!
Au plaisir!

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