Pour faire simple (dans le sens de «simplifier»)
On jase, on jase...
Selon Alain, les vins offerts en IP sont souvent plus près des sols : les vignerons essaient de mettre en valeur des cépages plus adaptés au terroir. Trois mots lui viennent spontanément pour décrire ces vins : originalité, différence et changement. Beaucoup de vins nature, de vins issus de la biodynamie, donc une conscience des réalités environnementales. C'est aussi une pratique plus «risquée» : les vins nature se conservent moins bien, alors les agences d'IP prennent des risques que la SAQ ne peut se permettre. Pour le meilleur comme pour le pire, mais heureusement pour le consommateur, plus souvent pour le meilleur.
... et on boit un peu
Cidre de glace Clos Saragnat
Ce n'est pas la première fois que j'en parle ici. Pour moi, le Clos Saragnat, ça goûte le Toqué (et donc l'enfer... parce que c'est plus fun que le ciel). Exceptionnellement, il est disponible à la SAQ (certains millésimes). Année après année, il continue d'être un produit d'exception. Ses pommes, récoltées gelées, donnent ce goût presque de caramel et cette couleur de scotch. Sucré juste comme il faut, soit de façon assez traître pour vous en faire reprendre un verre. (Agence La QV)
Château Vilatte, crémant de Bordeaux 2009
Je sais, c'est un peu ridicule cette obsession des (et de) Bordeaux. Que voulez-vous, j'y ai vécu, j'y ai appris à aimer le vin (une sacrée chance), c'est pour moi tout naturel de m'y tourner. Tout de même, le crémant de Bordeaux du Château Vilatte à base de sémillon, concocté par Stefaan Massart, est plus doux qu'une blanquette de Limoux ou du champagne. Ceux qui aiment ouvrir un petit mousseux (Noël s'en vient, justement) seront séduits par son côté fruité-mais-pas-trop-sucré-mais-pas-trop-bref-juste-assez-et-pas-trop-sec-que-ça-pique. (Agence Vinealis)
Vignobles Bodillard, Morgon Tradition 2009
J'aurais dû, pour la postérité (et le rire) vous filmer le visage de Renaud Bodillard quand j'ai sautillé en applaudissant à la vue de ses morgons. J'ai découvert le morgon et ses charmes grâce au sommelier du Toqué qui, faisant fi de mon dédain des beaujolais, m'a convaincue avec un seul verre. J'ai retrouvé dans le morgon des Vignobles Bodillard ce qui m'avait séduite la première fois : un subtil équilibre entre le fruit, très cerise, presque confituré, un côté un peu épicé, et les légers tannins, trop rares dans le beaujolais, mais qui s'expriment magnifiquement avec les morgons, à base de gamay. Et, championne que je suis, j'ai réalisé le lendemain matin que son morgon, je l'avais déjà bu, avec délice, il n'y a pas si longtemps... Oh, well. (Agence Importations Syl-Vins)
Norman Hardie, pour l'ensemble de son oeuvre
Et une mention plus qu'honorable à la production de Norman Hardie (de grâce, ne confondez pas avec Ed-qui-finit-en-Y, ce serait une insulte), un vigneron ontarien. Son pinot noir, cuvée L 2009 a remporté la cinquième place au Jugement de Montréal 2011 qui avait pour thème «pinot contre pinot». J'ai goûté à son chardonnay Prince Edward County, à son chardonnay Niagara et à son riesling Niagara. Les deux chardonnays, étonnamment très différents, sont de beaux trucs pas trop fruités bien qu'aromatiques, avec une belle minéralité. Son riesling est à mille lieux de ce qui se fait en Alsace, et ce n'est pas péjoratif. Une belle découverte grâce à mes copains de la SAQ Signature, qui m'ont traînée au stand de Vinealis presque au pas de course.
Mais moi, là, je fais quoi si j'en veux, de l'IP?
• Goûter le vin, soit dans un restaurant, soit dans un salon ou un événement (beaucoup d'agences organisent, en collaboration avec des restos, des soirées thématiques, comme Symbiose Vins et Cies avec son Qui veut jouer au sommelier? au Cercle). À ce sujet, les sommeliers spécialisés en IP sont de vraies mines d'information (je pense entre autres à Jean-François du Clocher Penché);
• Communiquer avec l'agence qui distribue les vins. Toutes les infos sont disponibles sur le site du RASPIPAV;
• Recevoir sa commande (après avoir payé, bien sûr!) dans la SAQ la plus près de chez vous.
J'ajouterais une quatrième étape : déguster, entre amis si possible. Vous m'invitez?
Envie d'en savoir plus?
• Un bel article, clair et concis, bien qu'un peu daté, pondu par Vincent Marissal
Envie de boire?
Envie de découvrir?
Le Moine Échanson
585, rue Saint-Jean
L'Affaire est Ketchup
46, rue Saint-Joseph Est
Le Cercle
228, rue Saint-Joseph Est
Le Clocher penché
203, rue Saint-Joseph Est
(Montréal a son quartier des spectacles, Québec sa rue des importations privées)
J'aimerais remercier du fond du coeur Micheline Vallée pour l'invitation, Marie-France Curzi pour l'accueil digne de celui réservé à une duchesse et Alain Rochard pour la générosité de paroles, de temps et de champagne.
Merci aussi aux vignerons, Stefaan Massart et Renaud Bodillard, pour ces enrichissantes discussions et ce partage de passion.
J'en profite pour saluer Jeff-de-la-SAQ-Signature. C'était un beau message sur ma consommation quand, alors que je l'aborde avec un «il me semble que l'on se connaît», il me répond : «oui, je travaille à la SAQ, tu viens toujours avec ton chum pour faire des dégustations!».