En réalité, et c'est ce qu'on découvre dans une vraie dégustation à l'aveugle, c'est que nos sens sont à la fois interdépendants les uns des autres tout en sachant nous tromper. Il faut donc s'y fier... et pas en même temps. Récit d'un bal masqué vinicole, qui est aussi devenu un bel exercice d'humilité.

Une fois les 8 (9? 10?) bouteilles ouvertes (mais pas toutes bues, je vous rassure), nous sommes passés à l'armagnac 46 ans. Ça, c'est l'avantage de tenir l'événement chez un sommelier, en plus d'avoir quelqu'un qui nous guide à savoir si on est un peu dans le champ, pas mal dans le champ ou carrément là où Chris Hadfield chillait il y a peu de temps.
Nous nous sommes promis de répéter l'expérience bientôt et je vous encourage à faire de même. Je n'ai peut-être pas scoré fort dans l'identification du vin japonais rapporté par Julien, mais j'ai au moins trouvé le vin jaune (et pas à la couleur, je vous rassure) et déclaré, d'un ton très sérieux, que le langhe avait une distincte odeur de spraynet. Vidal Sassoon, tenue extra, selon le consensus féminin. Et dire que dans trois jours, je pars pour Tastecamp, une fin de semaine de découverte vinicole avec des journalistes spécialisés. Je songe à prétexter une extinction de voix pour éviter de m'humilier.
L'important, quand on se part un club, c'est de se trouver un nom. Nous sommes les Vins signifiants.
Pour un excellent billet sur les défis de la dégustation à l'aveugle et plusieurs vidéos fort instructives, visitez le blogue de l'apprentie sommelière Marie-Hélène. C'est drôle, pédagogique et libérateur.