Je suis «la fille aux lunettes embuées» (moins poétique que l'Inconnue de Possenhofen, vous en conviendrez), l'heureuse victime d'un brusque changement de température. Ici, il fait doux et chaud, et ça sent bon. Je demande un thé qui me procurera concentration et sainte paix. On me conseille le gabacha bao zhong, un oolong délicatement parfumé, fruité et floral qui, dans la tasse, se révèle un brin sucré, juste assez.
Juste comme je me faisais à l'idée de dîner d'un thé, ayant davantage besoin de calme que de calories, je remarque que la boutique offre aussi une soupe du jour et un bol de nouilles. Le combo tofu-piment-bok choy me semble un trio gagnant, malgré les slurps enthousiastes du couple aux nouilles à côté de moi. Le bouillon est clair mais assez dense, presque collant, le piment a ce qu'il faut pour amener le sang jusqu'au bout de mes doigts, le bol gros comme ma tête pour un maigre 4 $ me sustentera jusqu'à 15 h.