- Faites-vous confiance. Vous trouvez que le vin rappelle les cornichons à l'aneth? Même si c'est farfelu, dites-le. C'est votre référence olfactive... et vous pourriez avoir raison!
- Mettez un gros bémol sur votre référence olfactive (quoi?). Je m'explique: essayez de faire abstraction de vos goûts et mettez le vin dans son contexte. Analysez son équilibre, son harmonie, et non pas si vous l'aimez ou non;
- Dites-vous que le meilleur vin sera toujours celui dont la bouteille est vide à la fin de la soirée, malgré les médailles et les notes.
Portant le sort de la consommation alcoolisée de la province sur mes épaules et ces conseils à mon esprit, je m'attaque à la feuille de notes. Misère. Je dispose de huit minutes pour décider de douze critères, dont la moitié m'ont l'air de synonymes. On est loin des examens de lecture de quatrième secondaire qui composent mon lot en ce moment... Noter des vins s'avère nettement plus difficile que de déterminer si Jas-Mieen Dion-Tremblay-Dion a compris l'extrait de Poe.
À l'aveugle se sont enchaînés deux mousseux pas très convaincants, trois blancs italiens dont personne n'a regretté le versement dans le crachoir, trois rouges espagnols inégaux mais sympathiques et deux vins de dessert du Québec. Le premier produit québécois a fait fureur et entraîné le glissement d'une larme sur ma joue à l'idée de ne pas finir le verre (nous sommes mêmes convaincus que nous avons réussi à l'identifier, Julien et moi: il s'agirait du vin de glace de l'Orpailleur), le deuxième m'a inspiré cette phrase pas du tout célèbre: «j'aurais mangé une cuillère de beurre de pommes que j'aurais eu plus de fun». Ça jouait dur, et pas juste dans les coins.
Je suis repartie (tout à fait sur mes deux pieds, en passant) avec un petit diplôme, une moyenne faim, mais surtout un respect renouvelé pour ceux dont le travail est de déguster des centaines de produits en un temps record et sans droit à l'erreur.
Pour découvrir les gagnants
Je remercie Sylvie Beaulieu de Tactic Marketing pour l'invitation et je tiens à souligner l'excellent travail de Vincent Lafortune à l'organisation.