Ensuite, dites-vous que même les blogueurs branchés, qui côtoient de grands chefs et qui travaillent dans l'industrie, sont impressionnés par le golden boy de la télé culinaire. Un tweet, et déjà je suscitais l'envie. Son nouveau livre sur la mijoteuse (bon, une autre affaire de matante!) fait le bonheur des gourmands à travers la blogosphère. Avec 80 000 exemplaires imprimés, on devait prévoir en vendre ailleurs que dans les maisons de retraite...
Finalement, il n'y a même pas assez de matantes dans le monde pour acheter assez sa revue afin d'en faire un meilleur vendeur que Jamie Oliver. Je vous jure: son magazine dépasse les ventes de celui de Jamie à travers la planète. Et pourtant, personne ne rougit en chuchotant qu'il aime bien Oliver...
Mais pourquoi cette gêne, au juste? Parce qu'on devrait tous passer trois heures chaque soir à monter une assiette digne du Toqué? Pourquoi ne faudrait-il pas avouer qu'on a tous envie de quelque chose de simple, de bon, de rassurant, sans pour autant se caller du ti-poula tous les soirs, parce qu'on a à peine l'énergie pour lever le combiné?
La cuisine de Ricardo (et tout ce qui porte son prénom) marche pour deux raisons essentielles :
- C'est simple sans être simpliste;
- C'est bon, c'est juste trop bon.
Oui, comme toute personne qui réussit publiquement, Ricardo polarise les opinions. Plusieurs ont d'ailleurs un p'tit sourcil levé de surprise quand je dis (et non j'avoue) que je l'admire, tant pour sa personne, son engagement que sa réussite. Toi, t'en as bâti un, dernièrement, un empire culinaire? Non. Mais cet étonnement me fait bien rire; j'aime quand les gens découvrent que je ne suis pas aussi snob-hautaine-pincée qu'on le croit... et ça fait bien rire Ricardo aussi. Parce que oui, je lui en ai parlé, du pseudo-matantisme qui lui collait à la peau. Je suis game de même. Et il l'a bien pris. Parce que les matantes qui l'aiment, elles n'ont pas toutes 80 ans. La preuve : j'en ai juste 29.