J'ai pris l'habitude ici de traiter d'un peu tout de façon dérisoire (toujours avec affection, cependant), c'en est presque devenu une marque de commerce, du moins un style «particulier», aux dires de certains de mes lecteurs.
Mais là, pour un moment, j'ai envie de mettre en veilleuse le show de décrocheuse de l'École de l'humour et de vous raconter la genèse de ce tome 2, du pourquoi et du comment, et de vous parler de ma grand-mère maternelle. Après tout, c'est elle qui a inspiré le thème de ce deuxième opus.

Ce sont là les quelques souvenirs qu'il me reste encore de ma Nannie, outre l'odeur de son parfum (Magie Noire, je crois). C'est bien peu, mais ce sont des souvenirs que je pourrai reproduire avec ma mère quand j'aurai des enfants: le plaisir de cuisiner, le plaisir d'apprendre à goûter et à savourer. Avec ma mère, avec ma fille ou mon fils, j'ouvrirai les cartables, je sortirai les fiches recopiées à la main et je reproduirai les recettes, fidèlement, pour faire revivre mes souvenirs et tout un patrimoine culinaire.
Je ne me rappelle pas du moment où la photo a été prise: c'est au chalet, c'est tout ce que je sais. Nannie coupe des concombres, il y a du pain frais sur la table, et seule ma petite tête dépasse. Je la regarde. Mon regard est intéressé. Je ne mange pas, j'écoute. Pourtant, elle n'était sûrement pas en train de me faire une leçon de Cordon Bleu. Cela n'empêche pas que j'aurai retenu d'elle, et de ma grand-mère paternelle, la leçon la plus importante de toute: cuisine pour ceux que tu aimes.