Le coup de gueule
J'ai été moi aussi une coincée du goulot provincial pendant longtemps, mais j'ai eu une sorte d'épiphanie pendant Tastecamp, un roadtrip vinicole rassemblant des blogueurs vins canadiens et américains (trouvez l'intruse...). C'était peut-être les vapeurs de mousseux de l'Orpailleur pendant que je sabrais la bouteille, aussi.
Les coups de coeur
Ce vin de fraises fortifié fera fureur auprès des dents sucrées autour de la table. À la dégustation, on l'imaginait servi sur un gâteau au fromage, avec un pain brioché ou même un croissant bien beurré. Savoureux avec les fromages, il prouve que l'on peut être inventif avec les petits fruits. En vente directement à la ferme, et tant qu'à y passer, on attrape un pot de perles de fraises qu'on dépose dans un mousseux, pour faire changement de la tellement commune framboise.
Pour fêter sans champagne: L'Orpailleur brut
À 26$, ce mousseux fait à 100% de seyval blanc vous fera délaisser rapidement votre petite blanquette de Limoux tristounette. Encore là, en vente directement au Vignoble de l'Orpailleur, mais croyez-moi, ça vaut le voyage. Charles-Henri de Coussergues est le père de la viticulture au Québec et discuter avec lui et son équipe est plus qu'instructif, c'est carrément éclairant.
Pour les amateurs de scotch: bière Wee heavy bourbon, Le Castor
La microbrasserie Le Castor est la seule au Québec à être certifiée biologique. Si ça ne change rien au goût pour une néophyte comme moi, disons que l'initiative a de quoi être soulignée. La Wee heavy bourbon, vieillie en fût de devinez quoi, est assez forte (11%), mais ses arômes proches du scotch ont réussi à séduire la peu amatrice de bière que je suis. En vente à la brasserie ou autour de Montréal (voir la page Facebook pour la liste des détaillants).
Pour les amants de l'environnement: Solinou 2012, Les Pervenches
Michael Marler et sa conjointe pourraient incarner le rêve de la viticulture au Québec: leur domaine des Pervenches a l'air sorti d'un film quétaine sur la Toscane, avec sa petite maison, son poulailler, ses vignes traitées avec amour... Or, le travail acharné de Michael, qui prône le respect de la terre et l'agriculture bio, est tout sauf bêtement romantique. C'est dans un verre de son Solinou, fait à base de frontenac, chardonnay et zweigelt, que l'on apprécie la délicatesse de son approche. Un rouge avec un petit côté dentelle beaujolais, en vente au domaine (hé oui...).
Pour les amateurs de scotch bis: cidre de feu Union Libre
L'équipe derrière Union libre est jeune, pleine d'idées folles et de talent. Son cidre de feu, dont la préparation est inspirée du processus de fabrication du sirop d'érable, est un plaisir à découvrir. Dans les barriques mijote un nouveau produit, un cidre veilli en fût de bourbon qui sera merveilleux avec des cheddars forts. Les cidres de feu sont en vente à la SAQ.
Pour découvrir la vendange tardive: Vignoble du marathonien
Ceux qui cherchent un remplaçant au sauternes découvriront avec la vendange tardive tout un monde de plaisir. Celle du Vignoble du marathonien est délicate, pas trop sucrée, et ne vous donnera pas l'impression d'avoir joggé pendant 50 km même si vous en prenez un deuxième petit verre. En vente au vignoble (une autre excuse pour se promener).
Pour un blanc bien du Québec: Vignoble du marathonien
Celui-là est disponible à la SAQ pour même pas 15$, alors je ne sais pas pourquoi il ne deviendrait pas votre petit vin du vendredi avec votre tartare de saumon ou votre plateau de sushis. C'est, à mon humble avis, un bel exemple de ce que le Québec peut produire de bon en blanc, avec fraîcheur et acidité.
Pour découvrir toutes les facettes du cidre: La face cachée de la pomme
La cidrerie est pensée de A à Z pour séduire, avec ses grands bâtiments de bois dépareillés, ses emballages épurés et son équipe bien entraînée. Néanmoins, les produits parlent d'eux-mêmes et le Neige Première est encore et toujours un délice. Si on va au domaine, on se paye la traite avec le Neige Noir, vieilli en fût de chêne pendant 3 ans... s'il en reste!
Pour le clou de la soirée: le Clos Saragnat
Le propriétaire, Christian Barthomeuf, est tout un numéro, avec ses histoires de permaculture et ses fermes convictions. Son cidre de glace Avalanche (dispo en SAQ) est à son image: entier. Et je l'aime comme ça. C'est, parmi tous ceux que j'ai pu boire dans ma vie, mon premier amour et celui auquel je reviens toujours. Si vous passez dans le coin, arrêtez vous payer son vin de paille, une curiosité que l'on se doit de boire une fois (ou plus) dans sa vie.
Alors, lâchez un peu votre Kim Crawford et trinquez à la santé de votre province avec quelque chose qui vient d'ici. Faites-moi confiance, vous ne serez pas déçus. Pis vous aurez demain un mal de bloc 100% local. La fierté, quoi!
Envie de boire local?
1305, chemin Laliberté
Rawdon
Vignole de l'Orpailleur
1086, rue Bruce
Dunham
Microbrasserie Le Castor
66, chemin des Vinaigriers
Rigaud
Vignoble Les Pervenches
150, chemin Boulais
Farnham
Union Libre
1047, chemin Bruce
Dunham
Vignoble du marathonien
318, route 202
Havelock
La face cachée de la pomme
617, route 202
Hemmingford
Clos Saragnat
100, chemin Richford
Frelighsburg
Certains produits sont aussi disponibles au Marché des Saveurs à Montréal.